Lors de la séance des questions ora les à l’APN, le ministre de l’Educa tion, Boubekeur Benbouzid a éclairé les députés notamment sur le recrutement des enseignants du secondaire en indiquant que désormais il faudra être détenteur d’un master ou d’un magister pour pouvoir postuler. Le ministre de l’Education a annoncé cela en précisant que cette condition sine qua non entre en vigueur cette année.
On ne sait pas si les titulaires de master ou de magister sont en nombre suffisant pour répondre à la demande, en tout cas pour le ministre la décision est prise. Elle vise, a-t-il précisé à « améliorer la qualité de l’encadrement, qui a un effet direct sur la qualité des résultats obtenus à la fin de l’année».
Le doyen des ministres en exercice a indiqué, par ailleurs, que les postes budgétaires du secteur, gelés en 1994, ont été rouverts en 2001 suite à une décision du président Bouteflika et que plus de 100.000 enseignants titulaires d’une licence ont été recrutés depuis la réouverture de ces postes.
QUALITÉ ET CRÉDIBILITÉ
Le recrutement dans le secteur de l’Education nationale depuis le lancement du processus de réforme du système éducatif concerne seulement les diplômés titulaires d’une licence (baccalauréat + trois pour le cycle primaire, baccalauréat + quatre pour le cycle moyen et baccalauréat + cinq pour le cycle secondaire), a également souligné le ministre. Sur la qualité de la formation des enseignants, Boubekeur Benbouzid a estimé que les écoles supérieures des enseignants «dispensent une formation spécialisée de qualité».
La question peut en effet être sujet à controverse. Mais on est loin de la fin des années 60 et des années 70 où les enseignants recrutés dans le primaire et le secondaire avaient le niveau du certificat d’études et de la «Ahliya» en langue arabe, parce qu’il n’y avait pas encore de formation.
Le ministre de l’Education a également répondu aux députés soucieux des «dépassements» signalés dans les concours de recrutement. Par dépassements, il faut comprendre piston et autres pratiques peu orthodoxes. Le ministre n’a pas nié que cela puisse exister.
Il a estimé que «ce genre de dépassements sont également enregistrés dans d’autres secteurs et à tous les niveaux, d’où la nécessité d’y remédier». La crédibilité des concours est en général «difficile à assurer», a-t-il révélé. En tout état de cause, Boubekeur Benbouzid a affirmé que «le ministère n’est jamais tolérant avec les cas confirmés de manipulations ou de dépassements enregistrés lors de ces concours.
L’ENJEU DES OEUVRES SOCIALES
Au plan du dialogue social, le ministre a indiqué qu’il recevait ces jours-ci, les uns après les autres, les représentants des syndicats de son secteur pour «débattre des différents volets socioprofessionnels des travailleurs du secteur ».
M.Benbouzid a rappelé les différentes opérations de revalorisation des salaire s des travailleurs du secteur de l’Education nationale depuis 2008, variant entre 70 et 90% pour les différentes catégories des employés de ce secteur, en insistant sur le fait que son secteur était le seul à avoir bénéficié d’une augmentation budgétaire conséquente de 420 milliards de dinars (5,5 milliards de dollars).
L’enveloppe budgétaire du secteur de l’Education nationale dans le cadre de la loi de finances 2010-2011 s’élève à 9 milliards de dollars, a-t-il précisé. Sur la question des oeuvres sociales, le doyen des ministres en exercice a renvoyé le dossier au niveau du gouvernement qui, a-t-il dit, examine tous ces aspects.
Le pluralisme syndical «incite à plus d’ouverture pour que chaque syndicat contribue à la gestion des fonds des oeuvres sociales», a-t-il estimé. Ce sujet quasi tabou pour les uns, très brûlant pour les autres traîne depuis la naissance des syndicats autonomes. Ces derniers n’ont pas accès à la manne financière des oeuvres sociales détenue par l’Union Générale des Travailleurs Algériens.
Des syndicalistes non affiliés à cette centrale résument un aspect du problème : si l’UGTA perd la gestion des oeuvres sociales des enseignants, des fonctionnaires et autres qui adhèrent aux syndicats autonomes, elle perd des milliers d’adhérents. L’enjeu est de taille.
Oualid Ammar