Edison se tourne vers le gaz américain : l’alliance Algérie-Italie à l’épreuve ? Un expert répond

Edison se tourne vers le gaz américain : l’alliance Algérie-Italie à l’épreuve ? Un expert répond
Gaz Algérie-Italie

La décision de la société énergétique italienne Edison de renoncer à ses approvisionnements en gaz naturel algérien au profit de fournitures américaines ne nuira pas aux relations entre Alger et Rome. C’est ce qu’affirme Francesco Sassi, expert en géopolitique énergétique et contributeur à l’Observatoire parlementaire italien sur la politique internationale.

Malgré la signature récente d’un contrat de 15 ans entre Edison et le géant anglo-néerlandais Shell pour importer du gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis, la coopération énergétique algéro-italienne reste solide. Le modèle algérien, fondé sur la continuité et la stabilité, demeure un pilier essentiel pour la sécurité énergétique de l’Italie et de l’Europe.

Edison signe avec Shell pour le gaz : un choix économique avant tout… 

Francesco Sassi souligne que l’abondance de gaz de schiste aux États-Unis rend l’offre américaine attractive. En raison de prix en apparence compétitifs. Mais il met en garde contre la haute volatilité de ces tarifs, liée aux fluctuations constantes du marché mondial.

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Interrogé sur d’éventuelles motivations politiques derrière cette décision, dans un contexte de tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France, l’expert écarte l’idée qu’une entreprise de la taille d’Edison puisse être otage de calculs purement politiques. Si la crise algéro-française a pu encourager une diversification des sources d’approvisionnement, l’essence de l’accord avec Shell reste avant tout économique.

Partenariat algéro-italien : aucune rupture à l’horizon

Le spécialiste écarte tout impact direct du désengagement d’Edison sur les relations bilatérales entre l’Algérie et l’Italie. Les deux pays ont établi des accords solides qui renforcent l’axe gazier comme pilier de leur coopération énergétique.

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« Je ne vois aucune menace pour le partenariat algéro-italien à court terme en raison de l’accord d’Edison avec Shell », affirme-t-il. Les approvisionnements énergétiques en provenance d’Algérie restent essentiels pour assurer la sécurité énergétique de l’Italie et de l’Europe.

L’avenir des relations énergétiques : vigilance et adaptation comme mots d’ordre

Toutefois, Francesco Sassi appelle à la prudence. Les tensions géopolitiques globales et les transformations économiques majeures pourraient entraîner des répercussions imprévisibles à moyen et long terme. Cette situation exige une vigilance accrue de la part des décideurs politiques et économiques.  Pour naviguer dans un paysage énergétique de plus en plus complexe et interdépendant.

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Le mouvement d’Edison s’inscrit dans une stratégie commerciale de diversification et non dans une logique de rupture géopolitique. La stabilité des relations entre l’Algérie et l’Italie, construite sur des intérêts énergétiques mutuels robustes, n’est donc pas remise en cause. Ainsi, la fiabilité du modèle algérien continue de représenter un atout stratégique pour les Européens.