L’étude élaborée par l’agence de coopération allemande au développement (GIZ) et présentée à l’occasion du séminaire de deux jours sur «l’Employabilité et l’entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes dans l’économie verte en Algérie», révèle que le créneau pourrait générer un peu plus de 1,4 million d’emplois en Algérie à l’horizon 2025.
Le document souligne que près de 600 000 personnes, notamment des jeunes, activent actuellement dans des activités inhérentes à l’économie verte, citant le recyclage des déchets ménagers, l’agriculture ou encore les énergies renouvelables. En matière de sta- tistiques au titre de l’année 2010, il est indiqué que 273 202 entreprises étaient recensées dans le secteur, soit 3 407 entreprises pour la récupération et la valorisation des déchets, 1 470 dans le domaine de la gestion de l’eau, 168 648 dans le bâtiment vert, 68 631 dans la gestion des espaces verts, alors que 30 085 autres étaient dans les services liés à l’environnement. Ces activités, souligne une enquête récente, suscitent un intérêt grandissant, particulièrement chez les jeunes et chez les femmes. Aussi, 14 574 femmes sont actuellement intégrées dans les professions relatives à l’économie verte, soit 7,9% du nombre global de femmes inscrites au registre du commerce, dont 1 938 sont des gérantes. Les données de la GIZ indiquent également que 7 376 femmes activent dans le secteur du bâtiment vert (50,61%), 3 123 dans les services (21,42%), 3 827 dans les espaces verts (26,25%), 146 dans le traitement des déchets, 51 dans le recyclage des déchets, et autant de femmes dans le secteur de l’eau. Toutefois, l’enquête déplore le fait que «le concept d’économie verte n’est pas très répandu dans le pays et reste quasiment absent de la littérature politique et économique». Dans ce sens, la démarche recommande l’insertion de plans de communication destinés à sensibiliser les jeunes porteurs de projets vers les métiers verts dans le cadre des dispositifs publics de l’emploi. Les experts algériens présents à cette rencontre ont plaidé, dans le même ordre d’idées, en faveur de l’élaboration d’une nomenclature des emplois et des métiers verts en Algérie pour une meilleure vulgarisation de ce concept afin de concourir à la mise en place de mécanismes d’évaluation continue de l’employabilité dans les activités inscrites sous l’intitulé de l’économie verte. En fait, l’économie verte reste pratiquement inexistante dans notre pays qui renferme pourtant d’énormes capacités, aussi bien dans les créneaux des énergies renouvelables que dans celui de la récupération des déchets et leur recyclage. De même, il ressort que les potentialités de création d’emploi dans l’économie verte ne sont pas mises en valeur alors que l’opportunité d’entamer une réelle croissance à partir de cette activité, notamment à travers les énergies renouvelables et le traitement et le recyclage des déchets, est importante. Aussi, l’objectif de la conférence dont les travaux ont été clôturés hier à l’hôtel Hilton, devait consister à approfondir le débat sur les voies et moyens de déployer les potentiels de l’économie verte comme étant l’un des leviers de la croissance et de l’employabilité mais également de les orienter sur les métiers d’avenir. Il a été question, d’autre part, de réfléchir sur «l’intégration du tissu industriel local dans la nouvelle dynamique entrepreneuriale mon- diale liée à la labellisation sociale et environnementale». Une stratégie qui s’impose à notre pays d’autant plus que les domaines de l’économie verte sont de plus en plus considérés, dans de nombreux pays du monde, comme des marchés porteurs favorables à l’investissement, en raison «d’une demande en constante aug- mentation, et de réglementations environnementales imposant des normes strictes en la matière. C’est pourquoi s’impose la nécessité de sensibiliser les jeunes et les femmes, en particulier, sur le potentiel national quant à la création d’entreprises et, par conséquent, de richesses, et de créer, par ricochet, un environnement et des conditions favorables pour la promotion de l’employabilité et de l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes dans l’économie verte. Les recommandations qui sortiront des ateliers sont censées contribuer à cet objectif. L’occasion nous permet de rappeler que pour le PNUE, l’économie verte est «une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources». Le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement indique, en fait, qu’au «cours des 25 dernières années, l’économie mondiale a quadruplé et profité à des centaines de millions de personnes» mais qu’à « l’inverse, 60 % des biens et des services environnementaux mondiaux majeurs dont dépendent les moyens d’existence se sont dégradés ou ont été utilisés sans souci de durabilité parce que la croissance économique des dernières décennies s’est fondée sur l’exploitation des ressources naturelles sans laisser aux stocks le temps de se reconstituer, au prix de la dégradation de l’environnement et de la perte généralisée d’écosystèmes». Le rapport en question recommande, par conséquent, «la nécessité d’investir 2 % du PIB mondial dans le verdissement de dix secteurs cruciaux de l’économie afin de réorienter le développement et de canaliser les flux de capitaux publics et privés vers l’utilisation rationnelle des ressources et la réduction des émissions de carbone». D. Akila