Économie nationale: Les médications de Benkhelfa

Économie nationale: Les médications de Benkhelfa

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Pour l’ex-grand argentier du pays, le gros problème de l’inflation en Algérie se situe dans la spéculation, le monopole et le stockage de certains produits.

L’économie nationale va-t-elle enfin se relever? L’ex-ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, se montre en tout cas confiant! Celui qui a été l’un des premiers à critiquer la décision du gouvernement de recourir à la planche à billets, semble être désormais rassuré. Dans une interview au quotidien arabophone, El Massa, cet expert économique estime que l’Algérie n’est ni le Venezuela ni le Zimbabwe. Ainsi, il remet en cause les anticipations de la Banque mondiale d’une future crise financière plus sévère en Algérie avec une inflation actuelle de 7,4% et de 10,9% en 2022. «Je réfute totalement ces chiffres en me basant sur une série de données économiques, dont la plus importante est les chiffres donnés par l’Office national de statistiques (ONS), une institution reconnue mondialement qui estime l’inflation actuelle entre 4-5%». Abderrahmane Benkhelfa estime également que «l’économie nationale, même si ce n’est pas encore suffisant, connaît un certain dynamisme». «Le taux de croissance attendu est estimé à 3%», a-t-il plaidé. Pour l’ex-grand argentier du pays, le gros problème de l’inflation en Algérie se situe dans la spéculation, le monopole et le stockage de certains produits.

«On doit réguler le marché et non le contrôler», a-t-il soutenu non sans mettre en avant le fait qu’actuellement les Algériens ne ressentent pas les effets de l’inflation. «Cela est possible grâce au maintien des subventions», a-t-il souligné. «Je dirais qu’actuellement, c’est l’État qui supporte les subventions et non les citoyens», a-t-il ajouté. Et qu’en est-il de la déperdition du dinar? Abderrahmane Benkhelfa ne s’inquiète pas outre mesure. «Il y a actuellement dans le monde une guerre de monnaies qui fait que toutes les devises en pâtissent», fait-il remarquer. «Le dinar souffre aussi de la faiblesse des flux entrants en devises», a-t-il mis en avant.

«Les hydrocarbures continuent à être la seule source de devises», explique Abderrahmane Benkhalfa. «Pour ainsi dire, sur fond d’une conjoncture économique qui ralentit (+1,3% au premier trimestre), et une inflation qui risque de surgir conséquemment à la politique de création monétaire et au coût des importations, le dinar ne peut se remettre d’une dépréciation qui serait ´´utile´´ pour l’économie», a-t-il assuré. Malgré toutes ses assurances, Abderrahmane Benkhelfa appelle à la vigilance soutenant que l’équilibre reste fragile. Pour lui, l’Algérie passe par une conjoncture économique conjecturale dont on doit profiter pour lancer des réformes structurelles. «C’est surtout vers des réformes structurelles qu’il faut aller et le gouvernement s’y attelle. C’est clairement dit dans son plan d’action» a-t-il poursuivi. «On doit fixer les règles de gestion de l’économie particulièrement dans le domaine commercial», a-t-il insisté. «On doit aller vers une économie basée sur la concurrence et la compétitivité, ce qui aidera à améliorer la valeur de la monnaie et diminuera les effets de l’inflation», a-t-il conclu. Voilà donc les médications de Benkhalfa…