Des statistiques établies par le centre du registre du commerce, antenne d’Oran, font état de la création de 9 400 nouvelles PME et pas moins de 4 200 radiations pour diverses raisons. Une simple opération de calcul fait ressortir que 44% des PME échouent à se faire une place dans le paysage économique local. Au niveau national, des statistiques font état de la radiation de pas moins de 500 000 PME durant la période allant de 2010 à 2013.
De nombreux porteurs de projets approchés durant le « Premier salon dédié à la microentreprise start-up » qui s’est tenu à Oran au mois de février dernier font état de moult contraintes et difficultés qu’ils rencontrent dans le processus de création de leur entreprise. Cependant, ils restent unanimes sur un dénominateur commun à leurs difficultés qui est « la saturation de certains créneaux ».
En effet, 70% des nouvelles entreprises activent dans les services tels que les sociétés de taxi, de location de voitures, les cybercafés, les fastfoods, la vente de gâteaux orientaux et les bureaux de services informatiques. Cette orientation s’est évidemment effectuée au détriment des secteurs très porteurs à l’ouest du pays à l’instar de l’industrie qui a enregistré 10% de porteurs de projets ou encore le secteur du tourisme qui reste sous exploité pour ne pas dire n’attire pratiquement pas les porteurs de projets. En 2014, sept PME seulement ont été créées dans le secteur, selon les statistiques du registre de commerce. Il semblerait que la lourdeur de l’investissement soit la principale raison du manque d’engouement des porteurs de projets pour ce secteur.
L’agriculture, semble également ne pas échapper à cette logique puisque pour la même période, 20 petites entreprises ont été enregistrés. A ce propos, il est utile de signaler que l’activité de l’élevage est gelée depuis l’apparition de la fièvre aphteuse.
Au cours de ce salon, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Ghazi, a rappelé que 30 000 projets ont été créés en 2010, 30 000 autres en 2014 et, à terme, 90 000 projets seront finalisés. Il avait ajouté à ce propos : «Nous sommes convaincus de réunir toutes les conditions pour la réussite des projets et les exigences nécessaires pour développer les idées novatrices.»
Ceci étant dit, il reste entendu que de nombreux porteurs signalent que leur plus grande difficulté est de faire face aux rouages si complexes de la bureaucratie qui finissent toujours par avoir raison des plus grandes volontés.
Saou Boudjemâa
