Économie algérienne : que dit le rapport de la Banque Mondiale ?

Économie algérienne : que dit le rapport de la Banque Mondiale ?

Dans son dernier rapport sur le suivi de la situation économique de l’Algérie, la Banque Mondiale (World Bank) a indiqué que l’économie algérienne poursuivra sa reprise économique au cours de cette année. Toutefois, elle a noté l’importance du secteur hors hydrocarbures pour une croissance durable.

Dans un rapport rendu public le 4 janvier dernier, la Banque Mondiale a fait savoir que « l’économie algérienne avait poursuivi son redressement au cours du premier semestre de l’année 2022, soutenue par le retour de la production pétrolière à ses niveaux d’avant la pandémie et la reprise du secteur des services, ainsi qu’une activité agricole plus vigoureuse ».

Ainsi, selon la Banque Mondiale, « cette reprise devrait se poursuivre durant l’année 2023, portée par le secteur hors hydrocarbures et la croissance des dépenses publiques ».

En outre, le dernier rapport de la Banque Mondial a évoqué les soldes extérieurs, faisant état de « leur redressement et leur croissance continue, notamment grâce à la hausse des prix mondiaux des hydrocarbures ».  « Après avoir augmenté d’environ 59 % au cours des six premiers mois de 2022 et culminé en juin, le prix moyen des exportations algériennes d’hydrocarbures a perdu environ 26 % au troisième trimestre de 2022″, a noté la même source.

Un autre facteur a soutenu les soldes extérieurs d’après la Banque Mondiale, il s’agit de « la hausse notable des exportations hors hydrocarbures ». Par ailleurs, le même rapport a aussi noté le fait que « le dinar s’appréciait par rapport au dollar américain et à l’euro ».

Situation économique de Algérie : qu’en est-il de l’inflation ?

D’après le rapport de la Banque Mondiale, « l’inflation reste élevée à 9.4 % en glissement annuel au cours des neuf premiers mois de 2022, particulièrement à cause de la hausse mondiale des prix des denrées alimentaires, qui ont augmenté de 13,6 % en Algérie, affectant ainsi les familles les plus pauvres ».

D’ailleurs, la Banque d’Algérie a salué les efforts des autorités algériennes pour y faire face. Notamment « l’intensification des mesures de protection du pouvoir d’achat, à travers l’augmentation des salaires de la fonction publiques, l’introduction des allocations chômage et le renforcement des subventions aux produits alimentaires de base », a souligné la même source.

Toutefois, le rapport a mis en garde contre le fait que « ce niveau de dépenses pourrait entraîner des problèmes à moyen terme en cas de chute des cours mondiaux du pétrole, réduisant, par conséquent, les recettes publiques ».

Économie en Algérie : que prévoit la Banque Mondiale pour 2023 ?

Par ailleurs, le représentant résident de la Banque Mondiale en Algérie, Kamel Braham, a affirmé qu’ « il fallait garder le cap ». Et ce, à travers « la mise en œuvre des mesures du Plan d’action du Gouvernement pour accroitre la mobilisation des recettes fiscales ». Mais aussi, « l’utilisation efficace des ressources publiques et la promotion des investissements du secteur privé ». Qui, selon lui, « est essentielle pour relever les défis mondiaux en toute sécurité et mettre l’Algérie sur la voie d’une croissance durable et inclusive ».

Pour conclure son rapport, la Banque Mondiale a livré ses prévisions pour l’économie algérienne durant l’année 2023. En effet, elle a prévu « une croissance de l’économie algérienne de 2.3 % durant l’année en cours ». Cependant, d’après le même rapport, « les perspectives macroéconomiques restent vulnérables aux fluctuations des cours mondiaux des hydrocarbures ».

C’est d’ailleurs pour cette raison que « sur le moyen et long terme, le secteur privé hors hydrocarbures doit devenir le moteur de la croissance algérienne et de la diversification de l’économie », a rajouté le rapport.

« La poursuite de la mise en œuvre des programmes gouvernementaux de réformes structurelles, la création d’une plus grande ouverture au secteur privé, l’amélioration de la compétitivité de l’économie et le renforcement de l’investissement dans le capital humain sont tous essentiels à l’épanouissement et à la résilience de l’économie algérienne », a préconisé la Banque Mondiale.