L’investissement privé dans le secteur de l’enseignement prend des ampleurs singulières ces dernières années. Après les écoles de formation et d’initiation aux métiers manuels et administratifs divers, c’est au tour de l’enseignement général de connaître une croissance particulière dans le secteur privé.
Selon les dernières statistiques que vient de rendre publiques le ministère de l’éducation nationale, le nombre d’élèves inscrits désormais dans des écoles privées a plus que doublé en l’espace de quelques années seulement. Actuellement, pour l’année scolaire en cours (2014-2015), ce sont donc 59 214 élèves au total qui suivent leur cursus scolaire au sein des établissements d’enseignement privés. Avec ce niveau, le nombre de scolarisés dans les écoles privées observe une croissance spectaculaire sachant que durant l’année scolaire 2009-2010, par exemple, ils n’étaient que 25 663 élèves qui suivaient leur scolarité au sein des établissements privés, alors que durant l’année scolaire 2005-2006 ce nombre ne dépassait pas le seuil des 13 125 élèves selon le document du ministère de tutelle. Toutefois, comparées aux écoles publiques, les établissements d’enseignement relevant du secteur privé ne renferment qu’un nombre infime des populations scolarisées.
Le nombre d’écoles privées, quant à lui, est passé de moins d’une centaine d’écoles en 2005-2006, tous cycles confondus (primaire, moyen et secondaire) à 160 écoles en 2009-2010 pour atteindre durant l’année en cours 257 établissements au total.
En revanche, l’enseignement privé semble concentré dans certaines régions du pays seulement. Selon le même document du ministère de tutelle, l’enseignement privé est enregistré dans 14 wilayas du pays seulement durant la période 2005-2006 et pour l’année en cours (2014-2015), seules 19 wilayas sont touchées.
Concernant les raisons qui incitent de plus en plus les familles à inscrire leurs enfants dans les écoles privées, les témoignages évoquent à l’unanimité la qualité des enseignements qui y sont dispensés affirmant que dans les écoles privées les élèves sont mieux pris en charge. Ce qui n’est pas moins paradoxal lorsque l’on sait que les enseignants travaillant dans le secteur privé viennent, dans la majorité des cas, du secteur public.
Mourad Allal