Ecoles normales supérieures (ENS) : Les étudiants durement dispersés

Ecoles normales supérieures (ENS) : Les étudiants durement dispersés

Quelque cent à deux cents étudiants des Ecoles normales supérieures (ENS) ont de nouveau organisé, hier après-midi, un sit-in devant le ministère de l’Enseignement supérieur, dont ils ont totalement fermé l’accès avant que les forces de l’ordre n’interviennent avec force et ne les dispersent.

Dans la cohue générale qui s’en est suivie, plusieurs manifestants se sont évanouies et des dizaines d’étudiants ont été embarqués dans des bus, alors que d’autres ont sérieusement été blessés. Les protestataires, majoritairement des étudiantes, se sont rassemblées devant le siège du ministère en criant à tue-tête «ministère sans décision», qui rappelle le slogan cher aux médecins résidents grévistes. La décision que les étudiants de l’ENS attendent du ministère de tutelle est l’application de l’article 4 du contrat signé avec le ministère de l’Education nationale. Un article qui leur permet d’être recrutés dans leur lieu de résidence sans passer par la plateforme de recrutement installée par le département de Benghebrit. Ce n’est pas la première fois que les normaliens sortent dans la rue afin d’arracher l’application de cet article. À plusieurs reprises, ils ont tenté sit-in et marches sans grand succès. Cette dernière action intervient après l’échec des négociations avec les représentants du secteur. Pour mémoire, ils ont voulu tenir un sit-in devant l’APN, le 20 février dernier, mais les forces de l’ordre les ont embarqués dans des autocars avant d’être «abandonnés» en pleine autoroute entre Larbaâtache et Lakhdaria, où ils ont fermé la route pour dénoncer l’attitude des autorités. La veille, une réunion a regroupé les représentants de onze ENS et les responsables du ministère de l’Enseignement supérieur. Le département de Benghebrit, premier concerné par cette réunion, était absent sous prétexte du dossier des grèves des enseignants à gérer. Cette rencontre a été vaine car, selon les délégués, la tutelle «leur a demandé de suspendre la grève sans faire de propositions pour satisfaire leurs revendications».

Effectivement, au lendemain de la réunion, une «source au ministère de l’Enseignement supérieur» avait déclaré que cette réunion avait pour ordre du jour l’examen des préoccupations d’ordre pédagogique des étudiants, auxquelles des réponses ont été données du moment qu’elles relèvent de la compétence du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui reste «disposé, en cas de reprise des cours, à rattraper les cours et organiser les examens».

Il faut savoir que les normaliens sont entrés, depuis novembre 2017, en grève «des cours» avec le risque d’une année blanche, disant préférer «une année blanche à une vie noire». Ces derniers jours, quelques classes, notamment des dernières années, ont rejoint les cours. C’est le cas de l’ENS Bouzaréah, où une note a été affichée selon laquelle les étudiants qui ne reprendront pas les cours seront considérés en «absences volontaires non justifiées» et assumeront «leurs responsabilités».