Écoles, hôpitaux et ports touchés par le mouvement de grève Les syndicats évoquent un taux de suivi de 60 à 85%

Écoles, hôpitaux et ports touchés par le mouvement de grève Les syndicats évoquent un taux de suivi de 60 à 85%

À son premier jour, la grève, à laquelle ont appelé les 17 syndicats autonomes, a été largement suivie par les fonctionnaires de l’éducation nationale, de la santé et de l’administration relevant de la Fonction publique.

C’est fort de son potentiel humain, que le secteur de l’éducation aura le plus impacté cette grève, comme en témoigne la paralysie constatée dans nombre d’établissements, tous paliers confondus, de la capitale. À Chéraga et à El-Madania, où nous nous sommes déplacés, nombre d’établissements ont connu des perturbations dues à cette grève. Les parents, qui ont accompagné leurs enfants à l’école sitôt la nouvelle connue, ont vite récupéré leurs enfants. Certains établissements ont, toutefois, préféré garder les élèves jusqu’à 10h, avant de les libérer, bien que la tendance vers le suivi ait été affichée dès l’ouverture des portes à 8h. À l’inverse, quelques enseignants, en majorité des stagiaires issus du recrutement des 30 000 enseignants, ont assuré leurs cours, suite aux intimidations dont ils ont fait l’objet de la part de leur administration.

Le secteur de la santé n’a pas été en reste, puisque médecins, dentistes, pharmaciens, psychologues et vétérinaires ont également observé ce mouvement dans les hôpitaux et centres de santé.  Dès le lancement de ce mouvement, une organisation est mise en place.

D’abord du côté de l’intersyndicale qui a prévu une cellule de suivi et de veille au siège de l’Unpef, qui se réunit toutes les quatre heures, pour faire l’évaluation de la situation de tous les secteurs, y compris les hôpitaux, les ports, etc.

Le ministère  de l’Éducation a, quant à lui, créé des cellules d’écoute pour chaque palier qui recueille les statistiques, établit les pourcentages et les transmet à la tutelle. S’agissant du taux de suivi, le SG du Satef, Boualem Amoura, a estimé que le pourcentage établi, hier à midi, fait état d’un taux oscillant entre 60 et 85%, estimant que “les premières estimations sont bonnes”.

Le syndicaliste a fait état, toutefois, de “certains dépassements à mettre à l’actif de chefs d’établissement et d’inspecteurs, qui ont menacé des stagiaires en leur interdisant de suivre le mouvement de grève”. Or, dit-il, l’ordonnance n° 06-03 de la DGFP portant statut général de la fonction publique, dans son article 87, détermine que le stagiaire est un fonctionnaire à part entière.

En confirmant l’information sur “la ponction sur les salaires”, qui, dit-il, “est systématique après chaque grève, comme le prévoit la loi”,

M. Amoura indique que “cette question doit faire l’objet de négociations avec la tutelle pour récupérer les deux jours. Afin que nos enfants ne perdent pas deux jours de leur programme d’études, il sera question, par exemple, de travailler les samedis”, a-t-il tenu à rassurer.

Pour sa part, le président du Syndicat national des patriciens de la santé publique (Snpsp), Lyès Merabet, a fait savoir qu’un taux de suivi de la grève de 80% a été enregistré à travers l’ensemble du pays. Et en dépit du fait que “la loi stipule clairement qu’après le dépôt du préavis de grève, c’est à la tutelle d’assurer le service minimum, ce sont les médecins et les infirmiers affiliés à notre syndicat qui ont assuré le service minimum, notamment pour les services d’hémodialyse”.

Le président du SNPSP, qui a fait remarquer l’absence de réaction du ministre de tutelle à l’égard de la grève des médecins et des paramédicaux, et qui n’a même pas pris la peine de négocier avec les syndicats, a, en outre, émis le souhait que les députés qui discuteront du projet de loi relatif à la retraite soient à la hauteur de leurs responsabilités. Pour le Snapap, “la grève est une réussite totale et dépasse les attentes”, en annonçant des taux qui vont de 75 à 100% enregistrés à travers plusieurs wilayas, selon le chargé de communication de la fédération éducation du syndicat.

De son côté, le gouvernement a opposé un silence de rigueur face à la protesta des syndicats autonomes, poussant ces derniers à adopter une démarche d’escalade, puisqu’en sus de cette grève de deux jours renouvelable les 24 et 25 octobre, d’autres actions sont envisagées ultérieurement.