15-02-2012
Le risque d’une année blanche n’est pas à exclure pour les étudiants de l’Ecole supérieure de commerce d’Alger, en grève depuis cinq semaines. Les grévistes revendiquent que leur cursus universitaire soit ponctué par un diplôme de mastère et non pas une licence.
«On demande que nos études soient sanctionnées par un diplôme des études de graduation», réclament les étudiants protestataires rencontrés, hier, devant leur établissement. Ils appellent à «boycotter» les cours, et ce, jusqu’à satisfaction de leur revendication. Et d’ajouter : «Notre avenir professionnel est compromis, avec une licence l’accès à l’emploi reste limité, voire impossible.»
En colère, ils jugent la politique de mutisme du département de Rachid Harraoubia «qui traîne le pas». «Notre revendication remonte à plus d’une année», précise un étudiant de 4e année, tout en indiquant que la promesse de la tutelle n’a pas vu le jour jusqu’à présent. Comme ils dénoncent également la discrimination dont ils sont victimes.
«C’est insensé que les étudiants des autres écoles aient accès au mastère», clament-ils. La réponse de l’administration de leur école a attisé leur colère car pour bénéficier de ce diplôme, les étudiants devront passer d’abord par un institut spécialisé, soulignent-ils, où ils suivront 3 années d’études en tronc commun, suivies d’un concours d’accès à l’école. Ce qu’ils refusent catégoriquement. L’administration de l’école nous a précisé que «la décision revient à la tutelle», nous a répondu un responsable au niveau de la direction qui a préféré de garder l’anonymat.
Il a ajouté que les grévistes doivent rejoindre les cours afin d’éviter le spectre d’une année blanche. D’ailleurs, c’est ce que leurs délégués avaient tenté de faire, souligne-t-il. Pour sa part, la tutelle leur propose dans ce cadre de les répartir à travers les différentes écoles à l’échelle nationale après la fourniture d’un dossier qui sera déposé à son niveau.
Une proposition qu’ils réfutent. Pour eux, il n’est pas question d’être transféré à l’extérieur de la capitale. Refusant ces procédures, les grévistes expliquent qu’il ne s’agit que de manœuvre du département de tutelle sans rien de concret sur le terrain. Il est à souligner que le sit-in qui était prévu avant-hier par les grévistes devant l’entrée de leur école a été «empêché par les forces de l’ordre».
Karima Adjemout