Ecole nationale supérieure d’agronomie – Enseignants «licenciés» : Le directeur de l’établissement répond aux accusations et parle de «vieille rancune».

Ecole nationale supérieure d’agronomie – Enseignants «licenciés» : Le directeur de l’établissement répond aux accusations et parle de «vieille rancune».

Au cours d’une rencontre, mercredi dernier, Lakhdar Khelifi, directeur de l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (ENSA, ex-INA) d’El Harrach, a démenti toutes les accusations portées contre lui par les enseignants protestataires.

Le directeur a insisté sur le fait que les deux enseignants, Abdelguerfi Aïssa et Mme Issolah Rosa, ne sont pas encore licenciés. « J’insiste et je le redis encore une fois, ils ne sont pas encore licenciés, mais suspendus à titre conservatoire. Si c’était le cas, ils ne recevraient plus leurs salaires, alors qu’ils ont perçu la moitié de leur salaire de base du mois de novembre », a-t-il affirmé, ajoutant que les «professeurs ont droit à un recours durant leur suspension ». « Il n’est pas encore trop tard pour eux, ils peuvent se rattraper et faire un recours. S’ils ne veulent pas, c’est leur choix, ils sont libres», a-t-il confié. Il accuse ces derniers « d’incitation à la déstabilisation» de l’établissement, de « faux et usage de faux » et « diffamation et mensonge par voie de presse ».

En effet, les deux enseignants ont affirmé n’avoir jamais reçu de convocation pour passer devant la commission de discipline. Et à L. Khelifi de brandir les preuves et de démentir les enseignants : « Regardez, c’est une copie des P-V de la notification de l’huissier de justice. » « J’ai envoyé un courrier aux trois professeurs, le 5 novembre dernier. L’huissier a fait le déplacement et ses P-V, datés du 6 et du 9 du même mois, constatant leur absence font office de preuve. S’ils ne réceptionnent pas les lettres ou les courriers de convocation, ce n’est guère mon problème», a-t-il affirmé.

Selon le représentant de l’ENSA, les enseignants se sont absentés de l’Ecole pendant plus d’un mois. « Les enseignants ne se sont pas rendus à l’école durant 35 jours. Il était impossible de les joindre. Nous les avons invités à venir consulter leurs dossiers, avant de passer devant la commission. Une telle absence est un abandon de poste. » En ce qui concerne l’enseignante Nadjia Zemane, elle « poursuit son travail normalement », car d’après le directeur, « elle n’est pas suspendue par la commission ».

Evoquant l’affaire qui fait scandale des 20 bacheliers admis sans les moyennes requises, durant l’année 2015, M. Khelifi déclare : « C’était un cas particulier. Le ministère m’a demandé de jouer la carte de la solidarité, après avoir perdu 40 bacheliers qui ont quitté l’école à titre personnel. Nous les avons remplacés. Les étudiants que vous voyez sur ce document étaient dans la liste d’attente, classés du premier au dernier, selon leurs moyennes. Il n’y a eu aucun privilège. » En montrant toujours les documents, « le professeur Zermane a signé cette liste d’attente, elle était d’accord sur ce point ».

Outre les inscriptions sans la moyenne requise, il évoquera, aussi, le concours d’accès au doctorat qui se serait déroulé comme dans d’autres établissements. Le directeur insiste sur le fait qu’il est intervenu selon un arrêt ministériel. « Nous avons reçu des chercheurs de l’Institut national algérien de recherche agronomique (INRAA). Le conseil scientifique de l’école a émis un avis favorable pour leur inscription. Nous avons réagi à un arrêté ministériel. Parmi les membres du conseil scientifique, Aïssa Abdelguerfi était présent, il avait sa position», a-t-il noté. Le directeur de l’ENSA termine en accusant les enseignants d’avoir dépassé les limites. « C’est une rancune qui ne date pas d’hier. Ils m’ont pris comme cible dès mon arrivée à la tête de l’Ecole en 2015. D’ailleurs, ils m’ont accueilli avec des grèves en disant vouloir à la tête de l’établissement un directeur digne de répondre à la sécurité alimentaire du pays. C’est leur unique revendication.»