École nationale supérieure d’agronomie d’el-harrach: Les étudiants poursuivent leur mouvement de grève

École nationale supérieure d’agronomie d’el-harrach: Les étudiants poursuivent leur mouvement de grève

Les étudiants des classes préparatoires de l’École nationale supérieure d’agronomie d’Alger (Ensa d’El-Harrach, ex-INA), en grève depuis près d’une vingtaine de jours, ont décidé de poursuivre leur action de protestation jusqu’à satisfaction de leurs “revendications”.

Alors que l’administration de l’Ensa n’est pas sortie complètement du bras de fer engagé avec les enseignants, ayant vu le licenciement de deux enseignants chercheurs, Rosa Issolah et Aïssa Abdelguerfi, et la mutation jugée “arbitraire” du professeur Nadjia Zermane, voilà qu’elle est confrontée à une nouvelle perturbation émanant cette fois de la communauté estudiantine.

En effet, les étudiants des 1re et 2e années préparatoires refusent de partir de l’École d’agronomie, et de poursuivre leurs études ailleurs, dans les universités (pour d’autres spécialités : biologie…).

Que réclament-ils au juste ? À l’Ensa, les enseignements en tronc commun, dispensés dans les classes préparatoires, sont destinés à tous les étudiants de l’école, pendant les deux premières années, afin d’acquérir les “connaissances techniques, théoriques et pratiques”, avant de les orienter, dès la 3e année, vers différentes spécialités.

Aujourd’hui, les étudiants contestataires ne veulent pas du système actuel de passage obligé par les classes préparatoires, qui a été introduit dans les différentes écoles de classes préparatoires du pays, surtout qu’il ne garantit pas le maintien des étudiants dans les écoles : seule une partie d’entre eux, soit environ 20%, poursuivra ses études sur place.

La plupart d’entre eux demandent, en effet, à ne pas passer le concours après les classes préparatoires, sous l’argument que “sur 200 étudiants, seuls 40 seront retenus, faute de place”, tout en voulant l’”intégration” à l’école. Mais, d’après une déléguée de 2e année préparatoire que nous avons contactée, il y a aussi des étudiants qui, sans être opposés au passage par le système de classement ou par le concours, tiennent à “rester à l’École agronomique après le concours”.

De l’avis de certains enseignants, “solidaires” avec leurs étudiants, cette situation est la conséquence de “la perte de repères” encouragée par “la dégradation des lieux”, ainsi que l’entrée de mesures “illégales”, voire “injustes”, à l’exemple des “dérogations” accordées par le ministère de tutelle à des bacheliers et à des étudiants “sans la moyenne requise ou sans concours”. De son côté, le ministère de l’Enseignement supérieur a tranché la question et ne veut pas revenir sur sa décision.

Une dizaine de jours après le lancement de la grève et l’envoi de lettres de protestation au directeur de l’Ensa et à la tutelle, le département de Tahar Hadjar, par la voix de ses représentants, aurait signifié un “non catégorique” aux étudiants grévistes, les poussant ainsi à reconduire le débrayage.

H. Ameyar