Éclipsé par le foot, le front social revient sur le terrain l’éducation et la santé débrayent

Éclipsé par le foot, le front social revient sur le terrain l’éducation et la santé débrayent
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Le SNTE lance une grève de 4 jours alors que le Snapest annonce son retour à la protestation à partir du 15 février. Les praticiens de la santé, quant à eux, maintiennent la grève et décident d’investir la rue. La corporation des boulangers compte mettre son grain de sel prochainement.

Education nationale: Le Snapest annonce une grève à partir du 15 février

Après une accalmie de deux mois, le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) refait surface et annonce le retour à la protestation à partir du 15 février.

La décision a été prise lors du conseil national du syndicat tenu dans la matinée d’hier. Contacté par Le Temps d’Algérie, le secrétaire général du Snapest, Meziane Mériane, a précisé que «le retour au mouvement de protestation était inévitable face à l’indifférence affichée par la tutelle et face à l’exclusion des syndicats du secteur de l’éducation des négociations menées autour du régime indemnitaire, pris en charge par les commissions interministérielles mises en place début décembre 2009».

Le syndicat autonome avait d’ailleurs gelé le débrayage lancé le 8 novembre et qui s’est étalé sur trois semaines, après avoir conclu un contrat avec la tutelle. Cette dernière avait pris l’engagement de régler le dossier du régime indemnitaire définitivement, en installant lesdites commissions constituées des représentants des trois ministères (Education nationale, Finances et Travail et Sécurité sociale).

Le syndicat qui ne fait plus confiance aux promesses du département de Benbouzid préfère ainsi arracher ses «droits légitimes». «Nous croyons que seul le retour à la protestation permettra d’arracher les droits de notre corporation», a indiqué le SG du Snapest qui précise qu’aucune information ne leur est parvenue du ministère concernant le travail qui s’effectue par rapport à la plus importante des revendications des enseignants.

Le Snapest compte ainsi généraliser le mouvement et appelle tous les travailleurs de l’éducation à se mobiliser autour de cette action qui s’annonce radicale.

Le premier responsable du Snapest a rappelé que son syndicat avait rendu publiques ses propositions concernant le régime indemnitaire. Le syndicat demande l’amélioration des primes et indemnités et propose que l’IEPP soit calculée à raison de 3% du salaire de base du 1er au 4e échelons, à raison de 5% du 5e au 9e échelons, à raison de 7% du salaire de base du 10e au 12e échelons.

Pour l’IAPP, le syndicat propose qu’elle soit calculée à 50% du salaire de base, la prime de documentation calculée à 30% du salaire de base et la prime de qualification calculée à 40% du salaire de base.

Le Snapest a également proposé d’autres primes et indemnités, telles que l’indemnité de préparation et de recherche pédagogique, l’indemnité du risque et de nuisance, l’indemnité d’encadrement et d’orientation et l’indemnité de classe.

Ces dernières seraient calculées, selon Meziane Mériane, à 50% du salaire de base.

Outre le régime indemnitaire, la révision du dossier de la retraite est inscrite également dans la plateforme de revendications. Meziane Mériane rappelle que les enseignants réclament toujours une retraite à 25 ans. Et en ce qui concerne la retraire anticipée, M. Mériane précise que «la retraite anticipée est un acquis et on ne reviendra pas sur cette question».

S. A.

Le SNTE entame un débrayage de 4 jours

Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) a décidé d’entamer une grève de 4 jours à partir d’aujourd’hui. Trois autres organisations syndicales se sont associées à ce débrayage.

Le SNTE a affiché ses revendications hier lors d’un point de presse organisé par son secrétaire général, Abdelkrim Boudjenah, qui a appelé à une grève de quatre jours à compter d’aujourd’hui. Il a ajouté que trois autres syndicats se sont associés à ce débrayage. Il s’agit, selon Boudjenah, du Satef, du Snapap et de l’Unpef.

Considérant que «les revendications des syndicats autonomes de l’éducation sont entièrement légitimes, le représentant du SNTE a estimé qu’«il est préférable de commencer par une grève de quatre jours afin de se faire entendre par le président de la République et le Premier ministre, selon lequel le régime indemnitaire n’aura pas d’effet rétroactif et qu’il ne sera applicable qu’après sa publication au Journal officiel».

«Plusieurs rencontres ont eu lieu entre le syndicat et le ministère de tutelle qui a tenu à connaître la position de chaque syndicat à propos de la grève. La rencontre entre le SNTE et le ministère de l’Education n’a pas abouti à des résultats concrets», a indiqué Boudjenah.

Le secrétaire général du SNTE a indiqué par ailleurs que l’enseignant est à la base des cours transmis aux élèves, donc tout ce qu’il demande, c’est pour accomplir au mieux sa tâche d’enseignant», a-t-il ajouté.

L’intervenant a rappelé, au passage, qu’il est contre la nouvelle instruction gouvernementale, considérant que la grève est une réponse au «silence du ministère de tutelle concernant les revendications légitimes des syndicats de l’éducation nationale».

Le SNTE, a ajouté son secrétaire général, «refuse le projet de la nouvelle loi de la retraite». Il entend aussi que soit revu le statut particulier des travailleurs de l’éducation ainsi que le dossier des œuvres sociales.

Le SNTE, selon lui, ne veut pas qu’on se précipite dans le règlement du régime indemnitaire, «précisément sur la différence résultant de l’ancienne et de la nouvelle grille des salaires», précisant qu’une copie de ces revendications a été envoyée également au ministre de l’Education.

Par ailleurs, Boudjenah a fait allusion à la rencontre prévue aujourd’hui entre la Fédération nationale des travailleurs de l’éducation (FNTE) et le ministère où devrait être discuté en principe le régime indemnitaire. Selon Boudjenah, «le jour est mal choisi : le SNTE ouvre une grève mais en parallèle la FNTE se réunit avec la tutelle, et dire qu’il a lancé un préavis de grève à partir du 2 février !»

Boudjenah a regretté le fait que le SNTE n’ait pas été consulté quant à la prise de décision concernant la durée de la grève et la manière avec laquelle sera menée la protestation.

Il a indiqué que le retour à une grève illimitée n’est pas à exclure, puisque, selon lui, les revendications des enseignants restent toujours insatisfaites. Le SNTE envisage par cette action de mettre la pression sur le gouvernement pour appliquer le principe de rétroactivité.

Selon Boudjenah, la décision de la grève a été prise après de longs débats et une grande concertation entre le bureau national et la base. Il a affirmé enfin que l’adhésion à l’action du SNTE est ouverte aux autres syndicats.

Manal Chikh

Ils maintiennent leur grève et décident d’investir la rue: Les praticiens de la santé marcheront mercredi

Lasse de voir ses actions de protestation «confinées» dans les enceintes hospitalières, comme c’est le cas pour le rassemblement de mercredi, l’intersyndicale de la santé publique (SNPSP et SNPSSP) a décidé de passer la vitesse supérieure et braver l’interdit en investissant la rue à partir de mercredi.

«Tant qu’on nous tournera le dos, le mouvement de protestation continuera», tonne d’emblée Lyes Merabet, président du SNPSP, qui s’exprimait hier lors d’une conférence de presse, ajoutant que l’intersyndicale a entériné comme décision l’investissement de la rue «même si on nous sort la loi interdisant tout rassemblement dans la capitale».

«Nous allons sortir dans la rue à partir de mercredi prochain et entamerons une marche à partir de l’hôpital Mustapha Pacha», explique l’orateur avant de préciser : « Le mercredi d’après, ce sera une autre protestation devant le ministère, puis devant le palais du gouvernement une semaine plus tard avant de finir devant la présidence de la République».

Ces mêmes actions seront aussi reconduites à Constantine, Annaba, Oran et Ouargla pour le sud et se feront sous forme de marches en direction des sièges des wilayas, selon Merabet, qui affirme que l’intersyndicale maintient sa disponibilité «pour revenir à la table des négociations» avec cependant deux revendications «non négociables», à savoir l’amendement du décret relatif au statut particulier et revenir à la forme adoptée en commission mixte le 30 mars 2008 et l’exigence de l’installation d’une commission mixte pour le régime indemnitaire dans les meilleurs délais.

Ceci, explique encore le docteur Yousfi du SNPSSP, «en plus de notre insistance sur l’application stricte des lois de la République en ce qui concerne notamment le droit à la procédure de cessibilité pour le logement de fonction à l’instar des autres corps de la fonction publique, l’application du décret exécutif n°09-244 du 22 juillet 2009 déterminant l’aménagement des horaires de travail (repos hebdomadaire) et la prime d’intéressement pour les spécialistes».

L’intersyndicale qui dénonce les mesures répressives d’intimidation utilisées par l’administration contre ses adhérents et cadres syndicaux à Oran, Mascara, Laghouat, Alger et Sétif, réclame également la levée de toute forme d’entrave dans l’exercice du droit syndical et du droit de grève.

Par ailleurs, «scandalisée par la situation de pourrissement que connaît le secteur», la commission santé de l’APN qui a reçu une délégation de l’intersyndicale s’est engagée selon les deux conférenciers à porter les revendications des praticiens auprès du premier ministre et du président de la République, car elle considère que «c’est l’urgence des urgences».

Les conférenciers se sont en outre félicités de l’adhésion des praticiens au mouvement de grève ainsi que du soutien affiché par les groupes parlementaires du RCD, MSP, FLN et PT ainsi que d’autres syndicats, notamment ceux de l’éducation, à leur cause.

S. Mekla