Les participants au colloque international sur l’ « Emir Abdelkader, homme de tous les temps » ont apporté, mercredi à Tlemcen, des éclairages sur certains faits et évènements rencontrés par le fondateur de l’Etat algérien moderne dans sa résistance contre l’occupant français puisés de sources d’archives européennes et arabes. Les intervenants lors des travaux qui seront clôturés mercredi après midi à Tlemcen, ont abordé, dans ce volet, des récits d’auteurs ayant suivi de près des événements historiques dont l’Emir a été l’artisan, citant, entre autres, le français Roche Léon, venu en Algérie en tant que traducteur et ayant côtoyé le chef de la résistance de 1837 à 1839.
Le professeur Settar Ouatmani, de l’Université de Bejaia a souligné, dans une communication intitulée « L’Emir et son gouvernement : témoignage de Léon Roche », que ce traducteur français désigné parmi les conseillers de l’Emir avait pris note de toutes les informations qu’il avait mentionnées dans ses cahiers, faisant une description de l’Emir, de ses qualités et de ses comportements avec ses hommes.
Ces ouvrages, publiés en 1884, apportent, à travers de précieux témoignages, des éclairages sur la conduite de l’Emir Abdelkader, les principes fondateurs de son Etat, le traité de la Tafna, avant sa déportation, colportés par ce traducteur qui se faisait passer pour un musulman. Dr. Abdelhafid Hamman, de l’Université Abdelmalek Saadi de Tetouan (Maroc), a mis en avant les « Mémoires d’un prisonnier allemand », publiées en 1835, sur l’Emir Abdelkader.
Il s’agit de Karl Johan Berndt, fait prisonnier par les troupes de l’Emir Abdelkader durant trois années, qui, de ce fait, put connaître ainsi la personnalité de l’Emir, son armée, son entourage et les coutumes et traditions des musulmans dans l’Ouest algérien.
Pour sa part, le professeur Nedjm El Hak Ennadaoui de l’Université islamique internationale Chittagong (Bengladesh) a évoqué l’ouvrage « Er-rihla el hidjazia » de Mohamed Es-sannouci où il consacre une partie au séjour de l’Emir à Damas (Syrie), mettant notamment l’accent sur ses aspects scientifique, éducatif et soufi. La dernière séance du colloque, organisé à l’initiative du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques en collaboration avec l’Université « Abou Bekr Belkaid » de Tlemcen et la « Fondation Emir Abdelkader », est consacrée à l’aspect identitaire du chef de la résistance populaire algérienne.
Les autres axes débattus, lors de cette rencontre de cinq jours, inscrite dans le cadre de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 », ont abordé les aspects de l’homme d’Etat, du chef militaire, du poète, de l’homme de dialogue et de sagesse, du soufi, de sa personnalité et de ses positions et visions concernant la femme et les droits de l’Homme.