Le phénomène de déperdition scolaire en Algérie reste un fait marquant, et d’après les spécialistes, ce sont plus de 500. 000 élèves qui sont exclus annuellement de l’école algérienne. Seulement 15% des élèves inscrits depuis la première année primaire atteignent la phase universitaire, alors que 50% d’entres eux abandonnent le milieu scolaire une fois arrivés au lycée.
D’après les conclusions faites par le rapport rédigé par M. Mohamed Sahel, inspecteur de l’éducation nationale, il y a lieu de créer une école de la deuxième chance, afin de récupérer les élèves qui abandonnent les études en les réintégrant dans le système scolaire ou en leur préparant le terrain afin de compléter leur formation.
Officiellement, la scolarisation est obligatoire de 6 à 16 ans. Elle comporte les cycles d’enseignement primaire et moyen. La tranche d’âge de scolarisation dans l’enseignement secondaire se situe entre 15 et 19 ans.
Dans son rapport, M. Sahel met en exergue l’enseignement primaire qui forme la base des divers stades du programme éducatif. Il a appelé à la nécessité d’améliorer le secteur de la formation professionnelle qui pourra jouer un rôle primordial dans la formation des redoublants tout en les préparant à se lancer dans la vie professionnelle. En cette période de préparation des examens de fin d’année scolaire, il est judicieux de s’interroger sur le sort des milliers d’élèves exclus du système scolaire. 500.000 jeunes issus du système éducatif sont exclus chaque année sans diplôme ni qualification.
L’enjeu éducatif est essentiel, alors que les moins de 30 ans représentent 70% de la population, dont 30% sont exposés au chômage. Un autre constat lié à l’enseignement obligatoire, où les taux de redoublement recensés à l’échelle nationale sont excessifs quel que soit le niveau d’études considéré. Les taux de redoublement s’intensifient de manière démesurée à partir de la 5e année primaire. Au niveau du collège, notamment en quatrième année moyenne, le tiers des effectifs de chaque classe est composé de redoublants. Seulement 67% des élèves qui entrent en 1ere année moyenne parviennent jusqu’en quatrième année moyenne.
Les objectifs de la réforme initiée à partir des années 2000
La réforme engagée a pour objectif principal d’adapter l’éducation aux besoins du pays et de former pour l’emploi, en remédiant aussi à l’échec scolaire par une meilleure orientation des élèves, en relation avec le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels. La réforme de l’éducation nationale, mise en œuvre à partir de 2002, s’articule autour de trois axes essentiels, à savoir l’amélioration de la qualification des enseignants (formation initiale et continue), la refonte de la pédagogie et des champs disciplinaires, le recours aux technologies de l’information et de la communication (TIC), le développement des programmes de prévention et de lutte contre la violence et la toxicomanie, et le renforcement de l’alphabétisation des adultes. On compte aussi la réorganisation du système éducatif par un renforcement de sa gouvernance et de son pilotage. La réforme est aussi engagée au niveau de l’Enseignement supérieur, qui forme les cadres dont l’Algérie a besoin, afin de faire face à la croissance exponentielle du nombre d’étudiants qui atteint les 1.500.000 universitaires, l’augmentation du nombre d’enseignants et l’amélioration de leur qualification, la modernisation et l’adaptation du système d’enseignement supérieur aux standards internationaux (professionnalisation des enseignements et mise en œuvre du LMD) et le renforcement de la recherche scientifique. Au niveau du secteur de la formation et de l’enseignement professionnels, les axes de la réforme visent notamment la réhabilitation de la formation professionnelle dans sa vocation essentielle d’itinéraire éducatif post-obligatoire qui assure à l’apprenant des qualifications le rendant apte à l’exercice d’un métier, la différenciation et la diversification de la panoplie des itinéraires et des cursus de formation professionnelle proposés pour répondre à la massification de la demande, la mise en adéquation des programmes de formation proposés avec l’évolution des métiers et de l’emploi, l’accroissement des performances de fonctionnement de gestion administrative, financière et pédagogique des établissements et structures de formation professionnelle, des sources de financement de la formation professionnelle, la densification du réseau des établissements de formation et d’enseignement professionnels, et l’accroissement des capacités de formation pour répondre à la demande sociale et l’instauration d’un environnement de dialogue, de concertation et de coordination intersectorielle afin d’adapter les actions de formation aux mutations sociales et économiques. La complémentarité entre les trois secteurs, ajoutée à l’orientation scolaire, constitue un moyen efficace de prévenir l’échec scolaire en ce sens qu’il y a identification des problèmes ou les difficultés que peut rencontrer l’enfant dans ses études et de distinguer parmi les élèves, ceux qui auront probablement besoin d’activités de soutien scolaire. Un travail doit qui doit être accompli en partenariat avec les différents partenaires sociaux, à savoir syndicats et associations de parents d’élèves.
Sarah SOFI