Echec et déperdition scolaires, Comment stopper le fléau ?

Echec et déperdition scolaires, Comment stopper le fléau ?

Selon les spécialistes, ce sont plus de 500 000 élèves qui sont exclus annuellement de l’école algérienne.

Pour montrer l’importance et l’actualité du phénomène de la déperdition dans le système éducatif algérien, il est judicieux de faire appel aux statistiques. Et ces dernières font ressortir un constat alarmant.

A titre indicatif et selon le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), le taux moyen de redoublants augmente au fur et à mesure que l’on avance dans les classes. Ainsi, pour le cycle primaire, ce taux est de 8,7 % pour la première année et de 15,1 % pour la cinquième année. Par ailleurs, le CLA relève, au titre de la déperdition scolaire, une disparité entre les deux sexes. «Dans les trois premières années, les garçons redoublent plus que les filles et dans les trois dernières années, l’ordre s’inverse», a-t-on noté à ce propos.

«Sur 1 000 enfants entrés en première année primaire, seuls 850 atteignent la classe de cinquième année primaire», a déploré Bachir Hakem, coordinateur de la wilaya d’Oran du CLA et enseignant au lycée Lotfi dans la même wilaya.

Selon ce dernier, le reste, soit 150 élèves, est mis hors de l’institution pour une raison d’insuffisance de rendement scolaire ou pour une toute autre cause sociale. Et pour ceux qui ont atteint la classe de cinquième année primaire, «la durée moyenne des études par élève sortant, avec le premier diplôme, est de l’ordre de douze ans alors que la durée normale est de cinq ans », a-t-il fait remarquer.

Dans l’enseignement secondaire, les taux de déperdition ne sont pas moins élevés, aux dires de ce syndicaliste qui a noté qu’au niveau supérieur, la même chose est observée : les taux qui varient selon les filières et selon le sexe, restent tout de même élevés.

Le constat général qui se dégage, selon un rapport établi par le CLA, est que les taux d’abandon et de redoublement dans les établissements scolaires et les universités restent élevés comparativement à d’autres pays. «J’ai été témoin de plusieurs changements légers et ou profonds. Ces changements touchent pratiquement toute l’institution : élèves, enseignants et espace. Pourtant seuls les changements d’ordre pédagogique font, assez souvent, l’objet de débats politiques, de discussions télévisées et d’écrits», a souligné Bachir Hakem.

«Il me semble que d’autres sujets aussi importants méritent discussion à l’exemple du comportement au sein de l’école, de la relation entre les enseignants et les élèves, mais surtout des résultats néfastes de l’école avec leurs causes et effets à l’instar de la déperdition scolaire. Tout au long de ma vie professionnelle J’ai vu défiler beaucoup d’élèves, des bons et des mauvais, qui étaient, tous et pendant longtemps, courtois dans leurs relations au sein de l’école», a-t-il ajouté.

Le coordinateur du CLA de la wilaya d’Oran a, en outre, assuré que ce respect se perd de plus en plus pour laisser place à diverses formes de violence, de confrontation et d’abandon. Et j’assistais passivement à des scènes d’abandon.

Des élèves qui commençaient à s’absenter pour ne plus revenir. Ces élèves n’étaient pas tous destinés à un échec scolaire, quelques-uns parmi eux étaient même brillants. Ce constat, peu réjouissant, nous amène à nous interroger sur les causes réelles et profondes de ces échecs.

F.H