Echec du dialogue Ould Abbès et paramédicaux,Des milliers de malades dans le désarroi

Echec du dialogue Ould Abbès et paramédicaux,Des milliers de malades dans le désarroi
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Certes, le service minimum a été assuré, mais sans que cela ne puisse garantir la prise en charge de tous les malades qui affluaient vers les hôpitaux.

«Je suis ici depuis le matin, je ne sais pas si le service est assuré ou non, j’attends en vain depuis plus de deux heures» a raconté, indigné, un patient, la jambe dans le plâtre, rencontré hier, au service traumatologie de l’hôpital Mustapha-Pacha. Plusieurs citoyens, ayant des consultations ou des bilans à faire, ont été sérieusement pénalisés. Certes, le service minimum a été assuré, mais sans que cela ne puisse garantir la prise en charge de tous les malades, qui affluaient vers les hôpitaux.



A la grève des paramédicaux s’est ajoutée la fête du «Mawlid», deux événements qui ont coïncidé, au grand dam des malades et de leurs familles. Au Centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC), le personnel de la santé a affirmé que «le service minimum a été amplement assuré et les cas urgents ont été automatiquement pris en charge». N’empêche que des malades cancéreux ont exprimé leurs craintes quant au bon fonctionnement du service et les répercussions de la grève sur leur prise en charge médicale. Dans ce même centre, un infirmier a affirmé que «le programme des séances de chimio et radiothérapie a été maintenu» et «tous les cas urgents sont admis». Ce qui demeure néanmoins insuffisant. A l’hôpital Belloua, dans la wilaya de Tizi Ouzou, la grève des paramédicaux a privé les cancéreux des résultats de leurs bilans médicaux. Des patients nous ont d’ailleurs, exprimé leur frustration de ne pas connaître l’évolution de leur état de santé.

«Je me suis présenté pour avoir mon bilan, ils ont promis de m’appeler sur mon téléphone prochainement, pourtant j’avais rendez-vous le jour même» a-t-on appris auprès d’un malade.

A la clinique des brûlés de la rue Pasteur à Alger, le mot d’ordre de grève a été largement suivi. «Le personnel est mobilisé pour les cas graves et urgents, mais les soins qui peuvent attendre ont été ajournés» dira un infirmier. Affirmant que «le personnel paramédical a toujours fait preuve d’abnégation au service des malades», notre interlocuteur s’est dit «scandalisé par la conduite du ministre de la Santé qui a appelé au dialogue, mais sans daigner recevoir les syndicalistes». «Nous sommes sérieusement choqués, mais aussi déterminés à aller jusqu’au bout de notre action de protestation»

dira notre interlocuteur. Les paramédicaux mettent l’entière responsabilité du développement de la situation sur le dos de la tutelle, qui ne fait rien pour éviter aux milliers de malades des désagréments inutiles. «A l’image des patients, nous sommes aussi victimes, des promesses du ministère de la Santé» relève un infirmier. En fait, force est de relever, que la situation s’achemine droit vers le pourrissement. La grève n’est qu’à ses premiers jours et l’on assiste à beaucoup de perturbations et d’appréhension de la part des malades. Une situation qui risque de s’aggraver dans les prochains jours, d’autant que le dialogue entre la tutelle et le Syndicat national des paramédicaux est, d’ores et déjà, en cul de sac. On apprend qu’actuellement, des médecins assurent le service, même en l’absence d’infirmiers, mais cela ne devrait pas durer très long temps. Plusieurs malades interrogés, hier, à l’hôpital Mustapha Pacha ont émis le souhait de voir le ministère intervenir et prendre en charge les revendications socioprofessionnelles des infirmiers.

«Je crains que le ministère fasse tête et laisse la grève perdurer durant deux ou trois mois, comme c’était le cas avec les praticiens» fait remarquer un père de famille, ajoutant qu’ «à la fin, Ould Abbès avait reconnu la justesse des revendications des médecins, mais personne ne s’est rappelé de la souffrance de milliers de malades dont les interventions chirurgicales et consultations médicales ont été reportées sine die».

Par Aomar F.