les travailleurs de l’entreprise Dubai Porworld Djazair (DPW), gestionnaire du terminal à conteneurs du port d’Alger, ont opté pour une grève illimitée dont la date sera fixée incessamment.
En effet, un préavis de grève sera déposé au cours de cette semaine par le syndicats de l’entreprise, après que 430 sur 750 travailleurs de cette entreprise aient voté en faveur de la grève, lors d’une assemblée générale tenue mercredi dernier. «La majorité des travailleurs, dockers, superviseurs, conducteurs, pointeurs, sont pour la grève. C’est le seul et unique moyen pour arracher nos droits.
La direction de DPW n’a pas jugé nécessaire de prendre en charge nos revendications, en dépit des multiples réunions», a déclaré Mohammed Amine Bouziane, membre syndical joint hier par téléphone. Selon notre interlocuteur, «le syndicat de l’entreprise DPW va saisir cette semaine un huissier de justice auquel sera transmis un rapport détaillé des réunions qui n’ont pas abouti».
Le syndicat compte réactiver le préavis de grève lancé le 8 juin dernier avant qu’il ne soit annulé après l’appel au dialogue lancé par employeur. «Après un cycle de rencontres, l’entreprise s’est engagée à réduire le volume de travail de 48 heures à 40 heures par semaine, conformément à la législation algérienne.
Le directeur même de l’entreprise a demandé à son DRH d’appliquer un nouveau régime de travail dans un délai de 10 jours maximum à compter de la date de la réunion.
Nous avons accordé beaucoup de temps à la direction de l’entreprise, sans qu’elle daigne traduire ses promesses sur le terrain», a expliqué le syndicaliste. «Les travailleurs de DPW sont considérés comme des esclaves avec ce régime de travail.
La direction veut imposer un régime de 24/24 et 7/7 à ses travailleurs, ce qui est une infraction à la réglementation algérienne», ajoute-t-il. L’autre problème qui oppose les deux parties, à savoir la grille des salaires, n’a pas été encore réglé, selon ce représentant, en dépit des multiples promesses.
Les travailleurs reprochent à l’entreprise «de favoriser la politique de fuite en avant au lieu de prendre en charge les doléances des ouvriers». «DPW ne dispose pas, à ce jour, de convention collective, ce qui est en violation totale avec le code du travail algérien.
Pis, des augmentations sont prévues par la nouvelle grille des salaires établie arbitrairement par la tutelle mais qui n’a pas été appliquée. DPW ne veut pas négocier ce point et veut imposer son régime de travail et sa grille des salaires, ce que les travailleurs ne sont pas prêts à accepter», dira M. Bouziane qui affirme que les 750 travailleurs que compte cette entreprise évoluent dans des conditions travail très précaires.
«La cadence du transfert des conteneurs est fortement diminuée ces derniers jours en raison de la colère des travailleurs», atteste notre interlocuteur. Parallèlement, les lenteurs dans les procédures au port d’Alger ont fait réagir le ministère du Commerce, apprend-on d’une source proche de ce département.
DPW a été plusieurs fois destinataire de mises en demeure afin d’accélérer les procédures de sortie de marchandises avant l’arrivée du mois de ramadhan. A ces retards, il faut ajouter la menace de grève brandie par les travailleurs de DWP qui risque de paralyser le port d’Alger et engendrer de ce fait des pertes considérables aux opérateurs économiques.
Hocine L