Echanges commerciaux,Les Français toujours dans l’expectative à propos du marché algérien

Echanges commerciaux,Les Français toujours dans l’expectative à propos du marché algérien
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La visite, en Algérie, de l’ancien Premier ministre français, Jean pierre Raffarin, semble avoir fait des émules. Ubifrance organise, dans ce sillage, deux rencontres les 8 et 9 février 2011 à Paris et une autre les 30 et 31 mai 2011 à Alger, entre les hommes d’affaires et les analystes des deux pays.

Le Service économique régional et la mission économique française à Alger considère « ces rencontres » d’ »occasion unique » pour faire le point sur le marché algérien. Ubifrance continue d’estimer ce même marché de « complexe » mais, reconnaît son côté « toujours porteur ». Une appréciation peu ou prou fondée à la lecture faite de « l’économie algérienne » qui « a bien résisté à la crise économique mondiale et les secteurs hors hydrocarbures confirment leur dynamisme ». Une situation que débattront, justement, les meilleurs spécialistes de l’Algérie, analystes politiques et économiques, juristes, banquiers, hommes d’affaires français et algériens conviés par les services consulaires français en Algérie.



Cependant, l’épisode du refus du visa français à des officiels algériens continue à semer la confusion entre les deux rives et laisse planer des doutes quant à l’avenir des relations bilatérales, notamment sur le plan économique et commercial. Mais que veut donc la France ? Parler de relance économique et d’échanges commerciaux entre les deux pays baignant dans un climat que mine la restriction sur la simple circulation des personnes équivaut à jeter le bébé avec l’eau du bain et augure d’un entrebâillement des portes du partenariat.

L’Algérie fait une offre exceptionnelle. Beaucoup d’avantages fiscaux et parafiscaux, un marché juteux et avéré bien que considéré « complexe » par les officiels français, au moment ou le monde est déchiré par une crise économique et l’Europe étouffe sous les coups de la récession et ne semble guère être en position de faire la fine bouche. Néanmoins, la France continue à faire monter les enchères et à valser à trois temps en dépit des résultats dégagés d’une telle relation. Il est bon de savoir que durant l’année 2009, les importations françaises à partir d’Algérie ont atteint les 2,8 milliards d’euros dont 97% en hydrocarbures. Les exportations françaises vers l’Algérie ont atteint, quant à elles, les 2,6 milliards d’euros, soit 39% des exportations à destination des pays du Maghreb et de l’Egypte.

LG Algérie

Un chiffre qui reste susceptible d’être multiplié si les conditions politiques venaient à s’améliorer. Les ambitions algériennes sont claires et l’Etat s’est engagé à réduire les handicaps en élaborant dans sa politique générale de gouvernement une place importante qu’il réserve au partenariat étranger.

Dans sa présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement, le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a clairement déclaré que « les partenaires étrangers et les entreprises qui activent sur notre marché sont de nouveau, instamment appelés à concourir au développement de l’Algérie et à la modernisation de son économie ».

Le gouvernement algérien dont le cadre juridique de l’investissement « est désormais consolidé et donc stabilisé » invite ses partenaires à profiter des nombreux avantages qu’offre l’Algérie « à ceux qui sont disposés à l’accompagner dans son développement ». L’Algérie rassure ses futures associés du fait qu’il s’agit d’abord d’un marché solvable et important dont le poids est renforcé par une dépense publique d’investissements de plus de 280 milliards de dollars sur cinq années et met à leur disposition « un réseau d’infrastructures en expansion, un crédit disponible localement, et des avantages comparatifs certains en coûts de l’énergie, de main-d’œuvre qualifiée et même de charges fiscales inférieures en permanence à celle des pays développés ».

Le message destiné aux opérateurs étrangers est des plus incitatifs en gardant à l’esprit que l’Algérie offre également aux sociétés mixtes créées avec ses partenaires les importants avantages de son code des investissements qui correspondent à une quasi défiscalisation durant la phase de maturation ainsi que l’accès aux commandes publiques aux conditions préférentielles reconnues aux entreprises nationales. En termes plus clairs, l’entreprise étrangère bénéficiera d’un régime Andi accompagné de toute la panoplie juridique et douanière dont la franchise des droits de douanes et la TVA ainsi qu’une éligibilité à une marge préférentielle pouvant aller jusqu’à 25% sur la commande publique. Une aubaine que ne risquent pas d’appliquer d’autres pays où l’accès au marché est réellement difficile.

Azzedine Belferag