«C’est bon d’avoir de petits séismes qui permettent de dégager l’énergie accumulée par les entrailles de la Terre»
Pour les géologues, les petits séismes sont de bons signes car ils permettent la libération de l’énergie accumulée.
Le mois de février a été des plus «frémissants» à Béjaïa. Pas moins de trois séismes de faible intensité ont touché les territoires de la wilaya en l’espace de 28 jours.
Le dernier en date s’est produit vendredi dernier. «Une secousse tellurique d’une magnitude de 3,6 sur l’échelle ouverte de Richter a été enregistrée vendredi à 19h 43 dans la wilaya de Béjaïa», a indiqué le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag).
L’épicentre de la secousse, a été localisé à 13 km au nord-est de Béjaïa (en mer), précise la même source. Une semaine avant, soit le 23 février, la wilaya a été touchée par une autre secousse de 3,7 sur l’échelle ouverte de Richter. Elle a été signalée par les services du Craag qui a localisé l’épicentre à 23 km en mer au nord-est de cette wilaya.
Le 16 février dernier, une autre secousse de 3,3 sur l’échelle de Richter a été enregistrée. l’épicentre de la secousse a été localisé à 12 km au nord-est de cette wilaya. Le 18 décembre dernier, c’est-à-dire deux mois avant cette série de tremblements de terre, une secousse tellurique de magnitude 3,2 sur l’échelle de Richter avait été enregistrée.
L’épicentre de cette secousse a été localisé en mer à 6 km au nord-est de Béjaïa. Mais un mois plus tôt, Béjaïa avait connu un séisme de moyenne intensité. Elle avait été secouée, le 29 novembre dernier, par un séisme de 5,1 degrés sur l’échelle de Richter, qui avait fait neuf blessés. L’épicentre a été localisé en mer à 9 km au nord-est de Béjaïa. Mais pourquoi la terre tremble autant dans cette région? Pour les géophysiciens et géologues, ce frémissement de la terre bejaouie est un bon signe, puisqu’il permet la libération des énergies accumulées par les entrailles de la terre. Plus il y a de petits séismes, plus le risque d’un fort tremblement de terre est écarté, disent les mêmes spécialistes.
C’est ce que confirme Farid Amrouche, chef du département de géologie de l’Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.Joint par téléphone, ce géologue a attesté que ce genre de petits séismes sont les bienvenus. «C’est bon d’avoir de petits séismes qui permettent de dégager l’énergie accumulée par les entrailles de la Terre», assure le Dr Amrouche. Il explique: «Moins il y a de petits tremblements de terre, plus la terre accumule de l’énergie. Je vous donne l’exemple des tremblements de terre qui ont touché Chlef. En 1954, il y a eu un tremblement de terre qui a détruit toute la ville. En 1980, il y a eu un autre tout aussi ravageur. La raison, il n’y a eu aucun tremblement de terre entre les deux, c’est-à-dire en 24 ans. Ce qui fait que la terre a accumulé beaucoup d’énergie qu’elle a dégagée en un fort séisme.» «Je rassure les habitants de Béjaïa, ce genre de séisme est donc intéressant et tout à fait normal», soutient-il. Normal? «Oui, il entre dans l’activité sismique de tout le nord du pays et pas seulement Béjaïa», a-t-il rétorqué. «Coincée entre la plaque eurasiatique et la plaque africaine, l’Algérie est constamment en mouvement», fait-il savoir.
«Ceci a généré un système complexe de failles orienté est-ouest situé sur la partie côtière et montagneuse (Atlas tellien) du nord de l’Algérie qui va jusqu’en Turquie», a-t-il conclu.