Les autorités sanitaires ordonnent de tuer le chien de l’aide-soignante infectée par le virus Ebola et hospitalisée à Madrid avec son mari. Les défenseurs de la cause animale se mobilisent.
Quand le gouvernement espagnol a annoncé sa décision d’euthanasier le chien de l’infirmière infectée par le virus Ebola, il ne s’attendait probablement pas à une telle levée de boucliers. À grand renfort de pétition en ligne, de messages de soutien et de surveillance de la maison de l’animal, l’affaire tourne pourtant à la mobilisation générale par delà les Pyrénées.
Le département de Santé de la communauté urbaine de Madrid a ordonné mardi 7 octobre de sacrifier Excalibur, un chien recueilli par le couple d’Espagnols il y a douze années de cela. « L’animal ayant été en contact étroit avec la patiente, nous ne pouvons pas prendre de risque », explique le président de la Communauté de vétérinaires de Madrid dans le quotidien El Pais.
Le mari veut placer le chien en quarantaine
Placé en observation dans la nuit de lundi à mardi, Javier, le mari de l’aide-soignante a lancé une pétition sur les réseaux sociaux pour sauver l’animal de compagnie après avoir reçu un appel des autorités lui demandant l’autorisation d’euthanasier l’animal. « On m’a dit que si je ne donnais pas l’autorisation, ils saisiraient la justice pour rentrer chez moi de force et tuer le chien », a déclaré Javier au quotidien El Mundo.
Depuis que le couple est hospitalisé, le chien est seul dans la maison de ses maîtres avec des vivres et de l’eau et la possibilité de faire ses besoins sur la terrasse. Mais Javier craignait que l’on s’introduise chez lui pour euthanasier l’animal. Pour le protéger, il a alerté sur Facebook une association de défense des animaux. Aux dires de celle-ci, tout allait bien pour Excalibur mercredi matin.
Javier estime qu’il est « injuste qu’à cause des erreurs de certains », les autorités sanitaires veuillent « solutionner ça si rapidement. Un chien n’est pas responsable de la contamination d’une personne et l’inverse est également vrai », explique-t-il, ajoutant vouloir « trouver d’autres solutions comme par exemple, le placer en quarantaine et en observation comme c’est [son] cas ».
Une mobilisation éclair
Le message de Javier a reçu un écho certain sur les réseaux sociaux. La pétition lancée sur Change.org a déjà recueilli plus de 240.000 signatures en une journée. Sur Twitter, le hashtag #SalvamosAExcalibur (« Sauvons Excalibur ») a généré plus de 200.000 tweets en moins de 24 heures. Parmi eux, de nombreux témoignages de soutiens ont afflué de la part d’internautes posant avec leur chien.
Dans le même temps, le mouvement de défense des droits des animaux Pacma a également exigé que l’on renonce au sacrifice d’Excalibur, arguant qu’aucun cas au monde de transmission du virus de l’animal à l’homme n’a été démontré.