Chaque année, la pollution est à l’origine de plusieurs maladies à transmission hydrique, telles que la typhoïde, le choléra, les infections cutanées et les intoxications bactériologiques.
Comme ce fut le cas durant l’été 2003 où des milliers d’Algériens à travers le littoral ont contracté la conjonctivite. Les
raisons ? La pollution gagne du terrain, particulièrement les rejets de déchets émanant des zones industrielles ou ceux rejetés par les stations d’épuration des eaux usées qui se déversent directement dans la Grande Bleue y compris dans les plages autorisées à la baignade.
En effet, les eaux usées sont considérées comme étant la principale cause d’impureté de la côte algérienne. Pour plus de précision, les stations d’épuration des eaux usées de Aïn Taya, Zéralda et de Boumerdès, ont été à l’origine de la pollution de l’eau de mer au niveau de certaines plages très fréquentées par les estivants. Selon M. Hassen Aït Amara, directeur de l’assainissement chargé de la protection de l’environnement auprès du ministère des Ressources en eau, «les stations d’épuration qui rejettent des eaux usées dans la mer, ont enregistré un dysfonctionnement au niveau de leurs collecteurs. «C’est un phénomène courant, comme ce fut le cas pour celui de Aïn Taya dernièrement et qui a été réhabilité par la SEAAL», dira-t-il. Et d’ajouter : «Elle fonctionne actuellement correctement». Pour M. Aït Amara, il est urgent de faire fonctionner les stations de relevage. En l’absence de collecteurs, la tutelle a donné des instructions aux directeurs de l’hydraulique les chargeant de faire un recensement sur l’ensemble des rejets existants afin de les prendre en charge et ce, dans les plus brefs délais.
Selon le même responsable, 128 stations d’épuration sont en cours d’exploitation et 50 autres sont en cours de réalisation à l’échelle nationale pour minimiser les maladies à transmission hydrique qui constituent un véritable danger pour la santé publique. Pour Alger, dira-t-il, un schéma directeur d’assainissement a été récemment actualisé par la SEAAL et vient tout juste d’être mis en œuvre. Ainsi, les stations d’épuration de l’Est, à savoir Réghaïa, Baraki et celles de l’Ouest : Beni Messous, Zéralda et Staouéli sont en cours d’exploitation par l’Office national de l’assainissement (ONA). Pour rappel, en Algérie, plus de cinq millions de mètres cubes d’eaux usées émanant des foyers domestiques, des usines et des industries ruissellent annuellement dans la mer.
Toute cette eau porte un sacré coup à l’environnement. Malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics en matière de dépollution d’eau de mer, il n’en demeure pas moins que nombreuses sont les familles et les vacanciers venus passer des journées à la plage qui ont choppé un microbe. Avaler de l’eau contaminée constitue la principale voie d’exposition à ces micro-organismes. Ceux-ci peuvent aussi pénétrer dans l’organisme par les oreilles, les yeux, le nez ou par une écorchure de la peau. Ils peuvent, aussi, engendrer des infections gastro-intestinales, comme la diarrhée, les infections des voies respiratoires supérieures, des yeux, des oreilles, du nez ou de la gorge.