Les exploits des Verts ont toujours été l’œuvre de techniciens algériens.
Ils n’ont jamais refusé de prendre en main l’Equipe nationale, ni exigé des salaires faramineux. Ils ont toujours fait preuve de disponibilité, en dépit de l’ingratitude de la Fédération algérienne de football (FAF) qui n’a jamais hésité à les limoger au moindre faux pas. Pourtant, toutes les meilleures performances réalisées par les Verts sur le plan régional, continental ou mondial ont été l’œuvre de techniciens algériens.
Evoquer des noms comme Smaïl Khabatou, Rachid Makhloufi, Mahieddine Khalef, Rabah Saâdane, Abdelhamid Kermali, Meziane Ighil et autres est à même de nous rappeler les «exploits» des Fennecs. Le technicien algérien ne pose pas de conditions et c’est avec une grande fierté qu’il répond à «l’appel du cœur».
Côté financier, un entraîneur local coûte dix fois moins cher qu’un étranger et ne pose pas d’autres conditions (logement, déplacements…). Mais la FAF, actuellement en quête d’un technicien étranger après la cuisante et humiliante défaite à Marrakech, semble ne pas avoir appris la leçon. Pourtant, après la désignation du désormais ex-sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, à la tête de l’Equipe nationale, suite au départ de Rabah Saâdane, on pensait que la FAF avait définitivement enterré «l’importation» des entraîneurs ! L’autre grave défaillance concerne la période donnée aux entraîneurs pour réaliser leurs objectifs sportifs. Mis à part le Français Lucien Leduc qui avait passé plus de deux années à la tête des Verts (Novembre 1966 – Janvier 1969), aucun technicien étranger n’a pu «régner» longtemps à la tête des Verts.
La méthode est simple : faire appel à un étranger et au moindre faux pas, on le limoge et on se rabat sur un technicien local. C’est là une perte sèche aussi bien sur le plan sportif que financier.
Et c’est souvent un entraîneur local qui entame la préparation de l’équipe pour s’engager dans des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations ( CAN) ou de la Coupe du monde, puis vient un étranger poursuivre le chemin et disparaît après quelques mois avec une valise d’argent et…une option à ajouter sur son CV. Quant à l’Equipe nationale, elle n’a qu’à s’habituer à une instabilité des plus préjudiciables.
De tous ces bouleversements, l’histoire ne retient qu’une chose : ce sont les entraîneurs locaux qui ont fait la gloire du football national. Le seul et l’unique titre remporté par l’Equipe nationale (Coupe d’Afrique des nations 1990) était sous la conduite de Abdelhamid Kermali.
Et la seule fois où l’Equipe nationale des juniors a participé au Mondial de Tokyo en 1979 était aussi sous la conduite de Kermali. Les Verts étaient finalistes lors de la CAN-1980, classés quatrième lors de la CAN-1982 et troisièmes en 1984 sous la houlette de Khalef. Deux fois demi-finalistes de la CAN (2004 et 2010) et mondialistes en 2010 sous la conduite de Rabah Saâdane. La fibre nationaliste constitue, selon de nombreux observatoires, la clé de leurs exploits. Il est vrai que les techniciens nationaux n’ont pas un aussi haut niveau de formation que les étrangers, mais ils ont ce plus qui leur permet de superbement motiver les joueurs et les pousser à donner le meilleur d’eux-mêmes…