Durban II : les Occidentaux au secours d’Israël

Durban II : les Occidentaux au secours d’Israël
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La Conférence de l’ONU sur le racisme dite de Durban II débute aujourd’hui à Genève dans un climat de grande controverse après la défection, ce week-end, de plusieurs pays occidentaux craignant des critiques visant Israël.

Ayant fait planer le doute jusqu’à la dernière minute, les Etats-Unis, l’Australie et les Pays-Bas ont finalement annoncé qu’ils ne participeraient pas à la conférence, qui doit assurer le suivi de celle, houleuse et très controversée d’il y a huit ans à Durban, en Afrique du Sud. Israël, Etat colonial, et le Canada avaient fait savoir de longue date qu’ils ne seraient pas présents et l’Italie leur avait emboîté le pas début mars.

Les Pays-Bas et l’Australie redoutent ouvertement que la réunion ne soit l’occasion de critiques anti-israéliennes, notamment depuis l’agression qui a dévasté Ghaza. Embarrassée, l’Union européenne soutient que le problème majeur se pose dans la venue du président iranien, qui doit prononcer un discours aujourd’hui après-midi au siège des Nations unies de Genève. «La conférence est trop importante pour qu’elle fasse l’objet d’un détournement à des fins politiques et d’attaques contre l’Occident», a tenté d’expliquer le ministre néerlandais des Affaires étrangères. Un argument qui sonne faux. Divisés, la majorité des pays de l’UE n’avaient toujours pas tranché hier sur leur participation à la réunion, hormis la Grande-Bretagne qui a annoncé sa présence. Outre le peu convaincant argument lié à Ahmadinejad, la plupart des pays occidentaux sont revenus ce week-end sur le projet de déclaration finale produit par les diplomates vendredi dernier à Genève et qui semblait avoir obtenu un consensus.

Le document, entériné vendredi par le comité préparatoire de la conférence, ne faisait pourtant plus mention de «la sacro-sainte» Israël qui semble être une «ligne rouge» pour les Occidentaux. Ces derniers avaient pourtant obtenu que le paragraphe sur la mémoire de l’Holocauste soit maintenu contre l’avis de l’Iran. Cependant, de nombreux diplomates s’étaient dit satisfaits de ce texte.

LG Algérie

Mais contre toute attente, les capitales consultées pendant le week-end ont accueilli le texte avec beaucoup de réserves, s’inquiétant d’«atteintes à la liberté d’expression». Reconnaissant les «progrès» accomplis, les Etats-Unis ont, pour leur part, déploré qu’y figure la réaffirmation de la Déclaration et du Programme d’action de Durban (DDPA) de 2001, qu’ils avaient alors refusé d’adopter. La réunion de 2001 a vu le départ fracassant des Etats-Unis emboîtant le pas à Israël. La déclaration comporte, en effet, deux paragraphes traitant de la souffrance du peuple palestinien vivant sous occupation. Pour l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch, ne pas participer à la conférence est «inacceptable». Ces pays qui refusent de participer «tournent le dos aux victimes du racisme et mettent gravement en danger le travail de l’ONU».