La nomination du nouveau gouvernement a fini par enterrer les derniers espoirs d’une renaissance de cette alliance politique, qualifiée de club fermé et strictement interdite aux autres partis, pourtant sympathisant avec les démarches du président Bouteflika.
Est-ce la fin de l’emprise de l’alliance présidentielle ? Cette entité construite à la faveur des élections présidentielles de 2004 a fini par s’écarteler, avec le divorce du MSP et les divergences apparentes entre le RND et le FLN.
Mieux, la nomination du nouveau gouvernement a fini par enterrer les derniers espoirs d’une renaissance de cette alliance politique, qualifiée de club fermé et strictement interdite aux autres formations politiques, pourtant sympathisantes avec les démarches du président Bouteflika. En sept ans, avec des hauts et des bas, l’alliance présidentielle est devenue une machine électorale et politique réservée aux seuls adhérents.
Au fil des événements, cette entité s’est transformée carrément en une force «isolante», fabriquant un «ghetto» institutionnel et verrouillant toute brèche. C’est cette alliance qui fut accusée par l’opposition lors des votes cruciaux sur les six lois dites de la réforme l’an dernier. L’opposition s’est vue presque obligée d’interpeller Bouteflika pour «casser» ce processus et «libérer» les réformes de l’emprise du duo FLN-RND.

Il aura fallu l’éviction d’Ouyahia, l’élargissement du gouvernement à plusieurs partis politiques et le limogeage de Belkhadem pour donner du relief aux décisions du Président, qui semble vouloir prendre en considération certaines revendications de l’opposition.
C’est exactement cette analyse qui prévaut dans certains cercles politiques, expliquant la faible présence des ministres du FLN et du RND dans le nouveau gouvernement comme un désaveu à cette alliance, pourtant exclusivement consacrée au soutien au programme du Président.
Le fait de ne pas y trouver trace des deux patrons (Belkhadem et Ouyahia) au sein du gouvernement est un autre signe qui ne trompe pas. Tout le monde sait que ces évictions ne furent jamais souhaitées ni demandées par les deux concernés.
Pour les observateurs, la venue de Sellal devrait enterrer politiquement cette alliance dite présidentielle et signer la belle mort d’une entité, dont on sait qu’elle n’a jamais pu devenir un véritable socle du pouvoir, ni créer des mécanismes de fonctionnement collégial, ni élargir horizontalement et verticalement sa «philosophie », ni même bâtir des structures populaires.
On naviguait à vue, au bon vouloir des chefs, jouant outrageusement la médiatisation des «sommets» semestriels tournants et rédigeant des communiqués de circonstance. Tout le monde savait qu’au niveau de la base, cette alliance n’existait pas, ni dans les grandes villes, ni dans les villages, ni dans les douars.
Ce fut un faire-valoir politique, un habillage que Soltani dénonçait tardivement en réclamant la mise en place d’un partenariat politique. Libérés de toutes fonctions, Ouyahia et Belkhadem vont sans doute se consacrer exclusivement à leurs partis, en proie à des contestations organiques internes et des velléités de scission ouverte.
Tactiquement, ils ne pourront pas user de leur majorité absolue dans les institutions, comme l’APN, pour contrecarrer les prochains projets de loi que présentera Sellal tout prochainement, ni même ouvrir de nouveaux fronts ou polémiques sur des sujets sensibles. Quant à l’alliance présidentielle, elle sera oubliée et sa page définitivement close.
H. Rabah