Décidément, tous les moyens sont bons pour collecter les 7.200 signatures pour les candidats à la députation.
Les signatures s’achètent à Oran auprès des démunis. Un kilo de café, du sucre et du lait, pour une signature, sinon 200 ou 300 DA.
Les candidats ont annoncé la couleur, «acheter les gens». Si c’est possible pour certains indépendants, pour d’autres c’est la galère, une guerre à armes inégales. «Beaucoup vont jeter l’éponge avant le 26 de ce mois, récolter les signatures relève de l’impossible, là où on va, on nous demande ce qu’on va leur donner, et non le programme que nous allons présenter», confie un candidat d’une liste d’indépendants.
Un autre, tête de liste (indépendant), dira : «Des mesures pénalisantes ont été instaurées pour la collecte des signatures, on doit présenter la photocopie de la carte d’identité nationale du signataire et son numéro de carte de vote, c’est comme si on nous disait de quitter la campagne et de se retirer de la course aux élections, afin de laisser le champ libre aux grands vautours qui ne veulent pas céder leur place aux jeunes».
Du côté de la population, on nous dira : «C’est légitime de vendre sa signature au plus offrant, les candidats se valent et une fois arrivés à l’APN, on ne les reverra plus. D’ailleurs, on ne connaît même pas ceux qui sont actuellement à l’APN et représentent la wilaya d’Oran. Ils sont censés nous représenter, nous autres habitants d’Oran».
Un autre ajoutera : «Y a-t-il un seul député qui a une permanence et qui reçoit les citoyens ? Non, heureusement qu’il y a la presse pour nous écouter. C’est mesquin de la part des candidats, de profiter des pauvres. Nous avons une idée de ceux qui veulent nous représenter. Ils veulent surtout une place à l’APN, un passeport diplomatique et 50 millions par mois. Nous devons barrer la route à ces faux représentants et voter contre eux».