Des souscripteurs sont interdits d’accès à leurs maisons qu’ils ont payées rubis sur l’ongle. Ils subissent ainsi le diktat du promoteur immobilier qui en veut plus…
Les souscripteurs à la promotion immobilière Lyrina, sise au lieu-dit la Consulaire à Souidania, sont interdits d’accès à l’appartement de leur rêve bien qu’il soient titulaires d’un contrat de vente signé de part et d’autre durant l’exercice de 2012, faisant obligation au promoteur de satisfaire à la livraison de leurs appartements à l’état de gros-œuvre et doté d’une distribution architecturale ainsi que d’une porte d’entrée.
“C’est ce qui était convenu et arrêté à la lecture des clauses contractuelles, qui stipulent que le promoteur se doit de satisfaire à la remise des clefs de nos appartements en la forme de clos et couvert. Subséquemment à la distribution des clefs, à charge pour nous, les coopérateurs, d’entreprendre les travaux de corps d’état secondaires”, a-t-on appris d’Amine, qui s’était présenté en compagnie de futurs voisins à notre rédaction avec une pile de documents étayant ses propos : “Lancé en l’an 2011, l’intitulé du programme qui était initialement de 156 logements, est passé ensuite à 196 unités qu’on était en droit d’habiter au mois de mars 2014 s’il n’y avait pas eu toutes ces tergiversations de la part du promoteur.” Seulement, ce n’est pas du tout l’avis du promoteur, qui consent à remettre les clefs, pour peu que les souscripteurs acceptent de lui confier les travaux inhérents aux lots : plomberie, électricité, peinture et vitrerie, moyennant une rallonge d’environ 3,7 millions de DA (sic).
Ce à quoi, les souscripteurs ont signifié un refus catégorique d’adhérer au desideratum, voire à l’ultimatum du promoteur. Et, depuis, l’accès au chantier qui est situé au piedmont de Souidania (ex-Saint-Ferdinand), demeure hermétiquement clos au nez et à la barbe des propriétaires d’appartements, en dépit qu’ils se soient acquittés du paiement de la première tranche d’un montant de 2 888 262 DA auprès de la Sarl Promotion immobilière Lyrina, dont le siège était situé au 5, rue Ali-Boumendjel à Hammamet (ex-Bains Romains), avant qu’il ne soit transféré au centre commercial El-Qods de Chéraga, plus précisément au Erni 07-21. Pis, l’escalier d’accès à la cité est inachevé à dessein, nous dit-on, pour rabrouer ces citoyens de leurs propres logements, pour lesquels ils ont versé le prix fort. Et comme si la spoliation de leurs demeures ne suffisait pas au malheur de ces “sans-logis”, voilà que le promoteur en rajoute au désarrois de ces malheureux qui n’en comptent plus les frais qu’engendrent moult démarches auprès des autorités, auprès desquelles ils implorent le libre arbitrage à l’effet d’amener le promoteur au respect des clauses contractuelles. Actuellement, et en attendant une hypothétique livraison des clefs, la plupart honorent un fort loyer en plus du remboursement mensuel du prêt bancaire qu’ils ont contracté, nous dit-on.
“L’opérateur a débité le compte ouvert auprès de l’agence CPA d’Aïn Benian des montants représentant les versements de la seconde et troisième tranche ainsi que les 5 %, qu’il devait percevoir moyennant le planning de l’avancement des travaux”, a tenu à préciser notre interlocuteur. De plus et par-dessus tout, il n’y avait pas âme d’ouvrier qui vive lors de notre visite aux alentours d’un chantier, si ce n’est la présence d’un gardien et un chef de chantier qui commande un duo d’ouvriers originaires de l’Afrique subsaharienne. “Cela explique, si besoin est, le bien-fondé de notre refus de confier le reste à réaliser des travaux de nos demeures à ce promoteur, eu égard à l’insuffisance fréquente, voire endémique du chantier en matière de main-d’œuvre et l’intention inavouée d’utiliser notre argent pour la réalisation du lot inhérent à la voirie et réseaux divers (VRD).” S’agissant de l’état des lieux, les appartements restent ouverts aux quatre vents ainsi qu’aux bêtes errantes, étant donné qu’il n’y a ni porte ni fenêtre. Bien sûr que nous aurions aimé recueillir l’avis du promoteur. Malheureusement, nos multiples tentatives d’en savoir un peu plus n’ont pas franchi le seuil du secrétariat.
Tout bien considéré et à la lumière de la mise en demeure que les souscripteurs ont notifié par voie d’huissier au promoteur en date du 20 décembre 2015, les souscripteurs font appel également à l’intervention du wali d’Alger ainsi qu’au premier responsable du département ministériel de l’Habitat à l’effet de dénouer cet imbroglio qui n’a que trop duré.