Du poisson pour tous : l’Algérie crée une société publique pour réorganiser le marché

Du poisson pour tous : l’Algérie crée une société publique pour réorganiser le marché
Une société publique pour encadrer la commercialisation des produits de la mer en Algérie

Le secteur de la pêche et de l’aquaculture en Algérie s’apprête à franchir un nouveau cap. Une société publique dédiée à la collecte et à la commercialisation des produits de la mer verra bientôt le jour.

Celle-ci permettra de structurer un marché encore fragmenté, soutenir les petits producteurs et accroître la présence des produits algériens sur les marchés internationaux.

L’annonce a été faite par le directeur général de la pêche et de l’aquaculture, Miloud Tariaa, à l’occasion de la présentation de la dixième édition du Salon international de la pêche et de l’aquaculture (SIPA 2025), prévue du 6 au 9 novembre à Oran.

Une société publique pour encadrer la commercialisation des produits de la mer en Algérie

Placée sous la tutelle du Bureau national d’élevage et d’aviculture (ONAB), cette nouvelle société aura pour mission principale d’organiser la collecte et la mise en marché des produits issus de la pêche et de l’aquaculture.

Selon Miloud Tariaa, elle jouera un rôle stratégique dans la structuration de la filière, particulièrement celle de l’aquaculture, en forte expansion ces dernières années.

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L’objectif affiché est double, renforcer le marché local et donner aux produits algériens une meilleure visibilité à l’international. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de modernisation du secteur, qui vise à augmenter la production tout en assurant une exploitation durable des ressources halieutiques.

Une stratégie axée sur la durabilité et la modernisation du secteur

Au-delà de cette nouvelle entité publique, la stratégie du ministère s’appuie sur plusieurs leviers :

  • L’élargissement de la production d’aliments pour poissons et d’alevins sur tout le territoire national ;
  • La création de coopératives professionnelles pour regrouper et commercialiser la production ;
  • Le soutien aux petits producteurs, dont la production annuelle ne dépasse pas 400 kg, afin de préserver la viabilité de leurs activités.

Cette approche intégrée vise à consolider un secteur où coexistent pêche artisanale, aquaculture marine et production continentale.

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Le digital au service de la transparence et du suivi des produits

La modernisation du secteur passera également par la numérisation des échanges. Une plateforme numérique sera prochainement lancée au sein de la Chambre nationale de la pêche et de l’aquaculture.

Elle permettra aux producteurs de publier les données de leurs produits, d’améliorer la transparence des transactions. Ainsi que de favoriser la mise en relation directe avec les acteurs du marché.

SIPA 2025 à Oran : vitrine de l’innovation et des partenariats dans la pêche et l’aquaculture

Organisé sous le thème « Pêche et aquaculture : innovation et partenariats », le SIPA 2025 s’annonce comme un espace d’échanges privilégié pour les professionnels du secteur. L’événement réunira 180 exposants issus de 17 pays, avec le Sultanat d’Oman comme invité d’honneur.

Le salon mettra particulièrement l’accent sur la valeur ajoutée de l’aquaculture marine, un domaine où la demande mondiale ne cesse de croître. Dix ateliers techniques et scientifiques sont prévus, en partenariat avec des organismes régionaux et internationaux tels que la FAO et la Commission générale des pêches pour la Méditerranée.

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Les thématiques abordées iront de la construction navale et la formation, à la recherche scientifique et à la numérisation. Sans oublier les mécanismes d’investissement et la durabilité des ressources marines.

Start-up, investisseurs et coopérations étrangères au rendez-vous

Pas moins de 38 start-up algériennes prendront part gratuitement à cette édition. Selon le commissaire du salon, Ibrahim Ben Bouzid, l’événement servira de plateforme de mise en réseau entre acteurs économiques, jeunes entreprises et institutions financières.

Il a également souligné l’intérêt croissant d’investisseurs étrangers pour le marché algérien. Attirés par les nouvelles mesures incitatives mises en place par l’État pour soutenir le développement du secteur.

Enfin, un atelier bilatéral algéro-omanais explorera les perspectives de coopération et d’investissement conjoints dans la pêche et l’aquaculture.