A Bechar, le poisson et les produits de mer continuent à se commercialiser sous une canicule suffocante, en dépit des recommandations et autres verbalisations des agents des services de la qualité et de la répression des fraudes.
Visiblement, ils sont exposés à l’entrée du marché couvert de la ville, dans des cageots en bois sans aucune mesure d’hygiène, alors que de tels produits exigent une bonne conservation au froid, notamment en ce début de la période de grande chaleur propice à toutes les épidémies et maladies. Des poissonniers sans scrupule, ayant un seul intérêt, le gain facile d’argent, même au détriment de la santé des consommateurs n’hésitent guère à ramener ces quantités de poisson à partir des différentes villes côtières du nord ouest du pays, parfois dans des conditions de transport hasardeuse, n’obéissant à aucune règle de propreté et d’insalubrité, eu égard aux odeurs de pourriture qui se répandent souvent à plusieurs mètres à la ronde.
En cette période où la cherté des viandes rouges et blanches bat son plein, les gens se rabattent sur le poisson, notamment la sardine et le boguât dont le prix varie entre 328 dinars et 300 le kilo. Quant aux autres variétés, dont les prix restent inaccessibles à la majorité des bourses, les gens se contentent de les scruter des yeux avant de détourner leur regard vers la sardine, non sans hésiter de porter la main au nez pour boucher leurs narines afin d’éviter de sentir leur mauvaise odeur. En l’absence de tout contrôle, notamment au milieu de la journée, quand le soleil atteint son zénith, ces revendeurs et poissonniers font la pluie et le beau temps, vantant la qualité de leur produit, et fixant le prix qu’ils veulent. Pourtant, la commercialisation de ces produits de mer demeure toujours réglementée par arrêté du wali, particulièrement dans les régions du sud en raison des fortes chaleurs caniculaires qui ont commencé à sévir et les mauvaises conservations de ces produits qui peuvent être par la suite à l’origine de plusieurs maladies qui pourront être fatales sur la santé du citoyen.
De ce fait, des intoxications alimentaires aux conséquences graves sur la santé des consommateurs de ces produits de mer aux yeux rougeâtres, signe de leur détérioration ne sont pas à écarter, ne cessent-ils de répéter à ceux qui veulent bien les entendre, certains passants visiblement gênés par les puanteurs de ces pêches. Et de poursuivre, cette mascarade programmée de ces poissons avariés qui sont livrés à la commercialisation renseigne sur les complicités qui peuvent exister à certain niveau des différents services concernés et à l’impunité dont jouissent ces revendeurs qui activent dans la clarté du jour sans être inquiétés. Ainsi, ni les services de la direction du commerce de la wilaya, ni ceux de l’hygiène et l’insalubrité de l’APC encore moins les vétérinaires de la direction de l’agriculture de wilaya ne semblent vouloir bouger le petit doigt pour essayer d’arrêter cette mise en scène trompeuse ou du moins diminuer quelque peu de ses nuisances qui pourront mener directement à la mort certaine.
La sonnette d’alarme est tirée, et des mesures draconiennes doivent être prises face à cette situation qui n’a que trop durée, avant qu’il ne soit trop tard. Selon un responsable à la direction du commerce de la wilaya, la responsabilité du contrôle du poisson est du ressort des vétérinaires de la DSA, et c’est eux qui sont habilités à autoriser ou refuser la commercialisation de ces produits de mer. Par ailleurs, il est à signaler que durant ce mois d’avril la direction du commerce de la wilaya a rendu public son bilan d’activité qui fait ressortir que les 24 brigades de contrôle mises en place ont effectué quelque 1139 interventions au cours desquelles elles ont relevé 195 infractions commises par des commerçants, et 196 poursuites judiciaires ont été entamées contres ces derniers. Il a été opéré à la saisie de 196 kg de denrées alimentaires, constituées de plusieurs produits, lait, olives, conserves etc. Les mêmes services ont procédé à la fermeture de 16 locaux commerciaux pour diverses infractions à la réglementation.
Fendaoui Hadj