Une étude récente menée en Algérie a provoqué une vive inquiétude dans le pays. Selon les résultats relayés par l’Association de Protection et d’Orientation du Consommateur (APOCE), la majorité du khôl commercialisé localement, et particulièrement le khôl traditionnel, contiendrait des quantités préoccupantes de plomb.
L’analyse révèle également que les femmes qui utilisent ce produit de manière régulière présentent un taux de plomb dans le sang nettement plus élevé que celles qui n’y ont jamais recours. Les chercheurs parlent d’un signal d’alarme qui confirme les avertissements déjà formulés ces dernières années : un produit auquel une grande partie de la population accorde sa confiance pourrait en réalité être une source silencieuse de contamination.
Cette situation crée un malaise d’autant plus important que le khôl bénéficie d’une réputation de produit naturel et inoffensif. Pourtant, les conclusions de l’étude montrent que son utilisation répétée peut exposer les consommatrices à un métal lourd particulièrement toxique. Pour l’APOCE, cette découverte confirme les risques déjà pointés du doigt auparavant, et invite à une réaction urgente des autorités sanitaires.
Le khôl en Algérie : un usage ancien, répandu et profondément ancré dans les traditions
Le khôl occupe en Algérie une place culturelle importante. Il s’agit d’un produit ancestral, utilisé depuis des générations, aussi bien pour des raisons esthétiques que symboliques. De nombreuses femmes y ont recours quotidiennement, et son application remonte souvent à l’enfance. Le khôl est perçu comme un cosmétique naturel, parfois même comme un soin pour les yeux, une idée largement héritée des traditions familiales et sociales.
Dans les marchés, les échoppes et certaines boutiques spécialisées, le khôl traditionnel reste très demandé. Souvent vendu en poudre dans de petits flacons en métal ou en bois, il est présenté comme artisanal et pur. Cette image contribue à son succès : beaucoup de consommatrices considèrent le khôl comme un produit sûr, transmis de mère en fille, et rarement associé à un quelconque risque sanitaire.
Pourtant, plusieurs études menées dans le monde arabe ont montré que le khôl commercialisé de manière non contrôlée peut contenir des métaux lourds, notamment du plomb. En Algérie, son utilisation massive, combinée à une absence d’étiquetage clair pour certains produits, facilite la circulation de versions dont la composition réelle reste inconnue du grand public. C’est cette zone d’ombre qui rend aujourd’hui les conclusions de l’étude d’autant plus préoccupantes.
L’APOCE, un acteur central dans la protection du consommateur algérien
Face à cette situation, l’APOCE occupe un rôle crucial. Depuis plusieurs années, l’association surveille la qualité des produits commercialisés sur le marché national et alerte régulièrement sur les risques liés aux articles non contrôlés. Dans l’affaire du khôl, elle rappelle qu’elle avait déjà mis en garde contre la présence possible de métaux lourds dans certains produits vendus sous l’appellation “traditionnelle”.
L’APOCE s’efforce de sensibiliser les consommateurs à la nécessité d’être attentifs à la provenance des produits cosmétiques et de privilégier ceux dont la composition est vérifiée. L’association souligne que la protection du consommateur demande à la fois des contrôles plus stricts de la part des autorités et une vigilance accrue du public. Elle appelle régulièrement au renforcement des normes, à la multiplication des analyses et au retrait des produits dangereux du marché.
Au-delà de ses alertes, l’APOCE joue également un rôle d’accompagnement et d’information. Par le biais de communiqués, d’interventions médiatiques et de campagnes de sensibilisation, elle tente d’inculquer une culture de vigilance et de responsabilité face aux produits de consommation courante. Avec la diffusion de cette nouvelle étude, l’association espère pousser les autorités à agir rapidement et encourager la population à se montrer plus prudente, en particulier concernant le khôl traditionnel vendu sans contrôle préalable.


