– De nouveaux cahiers des charges définissant les conditions de réalisation de logements dans chaque région du pays seront prochainement publiés.
Ces nouveaux cahiers des charges concerneront notamment six régions du pays. Ils prendront en compte les caractéristiques et le style architecturel de chaque région, a affirmé le président du Conseil national de l’ordre des architectes. Ces cahiers des charges, élaborés par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville et l’Ordre national des architectes, seront présentés au cours des prochaines semaines, aux différentes parties concernées en vue de les examiner et de les enrichir. L’Ordre des architectes œuvre, en concert avec le ministère de l’Habitat, à élaborer plusieurs projets de loi relatifs à l’organisation de la profession d’architecte et à développer l’architecture du pays notamment pour la révision des principaux moyens mobilisés à cette activité, selon Djamel Chorfi .
Une démarche qui a tardé à voir le jour laissant des quartiers entiers s’ériger sans aucun style architecturale. En l’absence d’organisation, de planification et de contrôle, l’anarchie urbanistique a gagné du terrain pour défigurer le paysage urbain algérien dans sa globalité. Le mauvais goût s’est répandu et a atteint un niveau intolérable aussi bien dans les constructions publiques que privées. Ces derniers font rarement appel aux services d’un architecte se contentant des connaissances d’un entrepreneur. Beaucoup pensent gagner sur le coût en sacrifiant le plan initial et avec lui le coté esthétique de la bâtisse.
C’est ainsi que le phénomène a pris de l’ampleur qu’il est difficile de croire aux promesses des autorités aujourd’hui. Leurs décisions d’éradiquer le phénomène et le rétablissement de l’autorité de l’Etat semblent butter sur l’indécision des autorités locales. Résultat : des constructions encombrantes et inesthétiques qui viennent enlaidir davantage l’environnement de nos centre-villes au détriment de leur style architectural traditionnel. Pourtant, ce ne sont pas les lois qui manquent.

Pour preuve, la loi 90-29 du 01/12/1990 relative à l’aménagement et l’urbanisme permet au wali, au président de l’APC dans son art. 73 ainsi que les agents ou assermentés ou commissionnés de visiter les constructions en cours, procéder aux vérifications qu’ils jugent utiles et réclamer les documents techniques se rapportant à la construction.
Pour revenir à cette nouvelle disposition annoncée par le Conseil national de l’ordre des architectes, celle-ci sera largement débattue avec les textes d’application de la loi relative aux conditions de production architecturale et à l’exercice de la profession d’architecte dans un séminaire international prévu les 29 et 30 novembre prochain à l’université de Constantine.
Assia Boucetta