Le tribunal criminel près la Cour d’Alger ouvrira, le 2 février 2026, l’un des plus lourds dossiers de trafic de drogue reliant le Maroc à la Libye via le désert algérien. Cette affaire implique notamment un individu connu sous le nom d’« Oussama Escobar », l’un des plus grands barons du cannabis, qui s’était évadé de prison en 2016 après s’être déguisé en avocat, avant d’être de nouveau arrêté. Dix autres accusés, membres d’un réseau international de trafic de stupéfiants, sont également poursuivis.
Les mis en cause comparaîtront devant la Cour criminelle pour de graves chefs d’accusation, notamment la constitution et la direction d’une association de malfaiteurs, l’offre, la vente, la mise en vente, l’achat, le stockage, la distribution, la livraison, le transport, l’exportation et le financement de stupéfiants dans le cadre d’un groupe criminel organisé. Ils sont également poursuivis pour falsification et usage de faux, usurpation d’identité, fausse immatriculation, blanchiment d’argent et détention de drogue à des fins de trafic illicite.
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Méthodes et opérations du réseau criminel
Les enquêteurs ont établi que les accusés étaient impliqués dans l’acheminement de cargaisons de drogue depuis les frontières ouest du pays, à travers plusieurs wilayas du Sud, jusqu’en Libye. Les trafiquants modifiaient les structures de véhicules et de camions destinés au transport de fruits et légumes, en y aménageant des compartiments métalliques dissimulés pour cacher la marchandise, tout en falsifiant les documents des véhicules afin de tromper les services de sûreté aux barrages routiers. Le réseau a finalement été démantelé lors de l’acheminement d’une cargaison de 60 quintaux de drogue vers la Libye.
Les faits remontent à des informations reçues par les services de police judiciaire. Selon la justice, cette a découvert l’existence d’un réseau actif dans le trafic de drogue entre le Maroc et la Libye via le désert algérien, en passant notamment par Oran, Chlef, Ghardaïa et les wilayas de l’extrême Sud. Après une opération de surveillance, les enquêteurs ont procédé à l’arrestation d’un individu identifié par les initiales « R.A » à bord d’un véhicule à un barrage de sécurité dans la région de Mascara.
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Conséquences de l’affaire et découvertes
Une camionnette l’accompagnant a également été interceptée : elle transportait 60 quintaux de drogue dissimulés parmi des fruits et légumes, conduite par « Oussama H. », surnommé « Escobar », chargé d’ouvrir la route pour faciliter le passage. Lors des investigations, plusieurs autres suspects ont été arrêtés, notamment à Djelfa, alors qu’ils venaient de Blida dans le cadre d’une mission liée au trafic. Les enquêtes ont révélé l’utilisation de maisons et de garages à Oran pour le stockage de la drogue avant son expédition.
Les aveux des accusés ont confirmé l’existence de multiples opérations similaires, avec des commissions pouvant atteindre trois millions de dinars par cargaison. Les perquisitions ont permis la saisie de sommes importantes en devises et en monnaie nationale, d’armes blanches, de munitions, de cartes SIM nationales et internationales, de matériel de soudure utilisé pour aménager des cachettes dans les véhicules, ainsi que la récupération de voitures de luxe de différentes marques.
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