Colis, burqa, affiche ou cadavre piégé, explosif à détonateur à puce, lettre explosive, canne utilisée comme arme, voiture bourrée de TNT, kamikaze… telles sont quelques-unes des techniques utilisées par les terroristes pour perpétrer des attentats, avec, entre autres, l’objectif de faire le maximum de victimes pour frapper les esprits.
Ces techniques propres à l’ex-Groupe islamique armé (GIA) sont, aujourd’hui, très utilisées par les terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Ce réactivation des techniques autrefois utilisées par les sanguinaires du GIA reflète on ne peut mieux la détermination des terroristes d’Aqmi à aller jusqu’au bout dans leur «guerre » au Sahel. Ces salafistes veulent faire beaucoup de victimes dans leurs attentats, en prenant comme modèles les techniques du GIA.
Alors que l’affaire des cadavres piégés destinés aux forces de sécurité bat son plein, les services de sécurité n’en finissent pas de découvrir de nouveaux modes d’attentats testés par les terroristes.
Malgré toutes les précautions prises par les services de sécurité, et qui ont tendance à se renforcer toujours un peu plus, les activistes d’Aqmi tentent de contourner les contrôles antiterroristes par tous les moyens. Les lettres piégées découvertes en 2009 dans diverses ambassades à Alger ont démontré que n’importe quel objet commun pouvait contenir des explosifs.
Ici, il s’agissait d’enveloppes contenant des produits explosifs d’Anthrax. Sept ans après les attentats du 11 septembre 2001, les ambassades de France et des Etats- Unis ont reçu des lettres mortelles, envoyées par des terroristes qui voulaient faire plus de peur que de mal. Le chien piégé Cette technique a également été mise en oeuvre par le GIA. En effet, les chiens piégés ont été utilisés par les terroristes.
Aujourd’hui, Aqmi en a fait usage une fois dans un attentat à Bouira, en 2008. Fort heureusement, aucun mort n’a été déploré. Cela dit, Aqmi tient toujours à cette technique afin de faire le plus de morts possibles parmi les civils et surtout de tromper la vigilance des services de sécurité.
Après des autopsies faites par les services de sécurité, il s’est avéré que ces chiens étaient truffés d’un puissant explosif relié à un détonateur. Placés dans la soute destinée à les accueillir, les animaux ont explosé en plein vol.
Le cadavre piégé Technique autrefois très utilisée par les terroristes du GIA, les sanguinaires d’Al Qaïda au Maghreb islamique ont eux aussi eu recours aux cadavres piégés afin de faire le maximum de morts parmi les forces de sécurité.
Le guet-apens meurtrier de l’année 2009 contres des patrouilles de la Gendarmerie nationale et qui avait coûté la vie à 22 gendarmes est un parfait exemple confirmant que les terroristes d’Aqmi recourent à cette technique très «payante». En effet, avant leur retrait, une trentaine de terroristes avait piégé quelques cadavres de gendarmes, dans le but de faire le maximum de morts les éléments de ce corps de sécurité.
Toutefois, la vigilance des services de sécurité a permis de déjouer leur plan diabolique. Deux ans après, une tentative similaire a été faite contre une patrouille de la gendarmerie à Tamanrasset. Des terroristes avaient assassiné onze gendarmes et en avaient piégé quelques corps. Une fois de plus, la vigilance des gendarmes a permis d’éviter le pire sur le lieu de l’embuscade.
De jeunes kamikazes Devant les difficultés à recruter des kamikazes, les terroristes d’Aqmi n’hésiteraient pas à recruter de jeunes personnes. Selon les services de sécurité, des dizaines de jeunes «égarés» ont été recrutés puis formés jusqu’en août 2007.
Il s’agit de futurs kamikazes, âgés entre 17 et 35 ans. Parmi ceux qui se sont rendus, certains étaient tellement endoctrinés qu’ils menaçaient de tuer leurs parents, les considérant comme infidèles, selon une source sécuritaire. Fin 2007, un jeune kamikaze originaire de Bachdjarrah avait été recruté par Aqmi pour être formé à un attentat kamikaze. Ce jeune de 17 ans s’est fait exploser à bord de son camion bourré d’explosifs.
Il a foncé sur la caserne de Dellys, tuant près de 35 militaires. Avant lui, plusieurs jeunes originaires des quartiers d’Alger ont été recrutés pour les mêmes raisons. Ils ont subi des entraînements afin de commettre des attentats kamikazes. Les attentats contre les sièges du palais du Gouvernement et du Conseil constitutionnel, à Alger, en sont des exemples révélateurs. La voiture piégée C’est un grand classique de l’attentat.
Dans la quasi-totalité de ceux commis par les terroristes du GIA, tout comme par Aqmi, des véhicules piégés ont été utilisés. Ainsi, près de sept attentats à la voiture piégée ont été perpétrés par Aqmi.
Sur un site salafiste djihadiste, un certain Yahia Ibrahim donne des conseils pour mener un djihad individuel, dans un inquiétant article intitulé «L’ultime tondeuse : un 4X4 équipé de lames d’acier soudées à l’avant pour foncer sur une foule de piétons».
Détonateur à puce Plusieurs attentats ont eu lieu ces dernières années en Kabylie à l’aide de puces anonymes. Il s’agit là d’une technique qui inquiète les services de sécurité. Retranchés dans une cache, des terroristes bien positionnés actionnent depuis des centaines de mètres une puce téléphonique reliée à un engin explosif. Plusieurs attentats ont ainsi été commis visant des patrouilles de la gendarmerie, de l’armée ou de la police.
C’est pour cette raison qu’il y a quelques années, les opérateurs de la téléphonie mobile ont été destinataires d’un avertissement émanant des services de sécurité, exigeant de ces derniers de rédiger un contrat avec chaque client voulant acquérir une puce.
S. Abi