Du carburant et du corail contre les armes : Les nouveaux gisements des contrebandiers

Du carburant et du corail contre les armes : Les nouveaux gisements des contrebandiers

Les stocks de l’armée libyenne ont été pillés et cédés ensuite à des prix dérisoires aux terroristes. Les affaires liées au trafic d’armes et de munitions ce sont multipliées de manière exponentielle depuis l’éclatement de la crise libyenne. Le phénomène s’est accentué avec la déstabilisation islamiste installée en Tunisie qui constitue un lieu de transit et la Libye. Ce trafic inquiète de plus en plus la communauté régionale et internationale.

Nul n’ignore que ce trafic est devenu plus considérable à l’ombre des bouleversements en Libye ayant conduit à l’assassinat d’El Gueddafi. Ce qu’on appelait les insurgés, aujourd’hui les terroristes? ont pris le soin de piller toutes les casernes de l’armée libyenne et de céder parfois, à des prix dérisoires, des armes sophistiquées.



Le Gspc, branche présumée d’Al Qaîda au Maghreb n’aura donc plus de souci à se faire pour se procurer des armes modernes. Si plusieurs tentatives de transactions ont été avortées, notamment à El Oued, Tébessa et Khenchela, certaines opérations ont failli aboutir n’était la vigilance des forces de sécurité, particulièrement au Sud où l’ANP a réussi à chaque fois à contrecarrer des groupes terroristes qui tentaient d’acheminer des quantités d’armes vers le nord du pays via le Sud, en empruntant des passages peu fréquentés et connus.

La problématique du trafic d’armes et de munitions n’est certainement pas une nouveauté pour les forces de sécurité, mais c’est ce nouveau deal signé entre les contrebandiers du carburant et du corail et les trafiquants d’armes qui travaillent de concert avec les groupes terroristes. Les contrebandiers ont une parfaite connaissance du terrain et passages qui leur permettent de faire transiter leur marchandise, ceux-là même sont considérés par les terroristes comme une bonne carte à saisir pour faire transiter les armes. Cette connexion dont L’Expression en a déjà fait foi dans l’une de ses publications, a été démasquée suite à des investigations menées par les services de sécurité qui exercent au niveau des frontières.

Dans leur rapport, ces derniers soulignent le lien entre les contrebandiers et les trafiquants d’armes. Ce qui constitue une menace supplémentaire pour la stabilité des frontières, selon des sources bien informées. Ces derniers soulignent que cette situation est surtout un risque majeur pour les pays qui n’arrivent pas à assumer leur rôle dans la préservation de la sécurité surtout les Libyens et par conséquent c’est toute la zone qui sera ébranlée.

Dans ce même rapport, il est indiqué que le contexte social au niveau de certaines villes situées aux frontières encourage les jeunes à s’adonner à l’exercice de la contrebande qui a pris des virages plus dangereux depuis deux ans du fait de leur complaisance avec les réseaux de trafic d’armes.

Les forces de sécurité ont lors de leurs investigations, identifié au moins 19 passages dont usent les réseaux du crime organisé, trafiquants d’armes compris. Il s’agit, entre autres, des lieux de Hamam Sidi Tarad, Rihana, Selyana, Oued El Djanen et El Aïoun.

En échange de carburant et du corail, les contrebandiers font transiter des armes et des munitions. Selon le rapport, les acteurs sont généralement issus d’une même famille. L’Etat, selon nos sources, a pris les dispositions qu’il faut pour affronter le phénomène d’où la nécessité d’installer davantage de postes de surveillance.