DRS, absence de stratégie économique et situation sociale : Les inquiétudes du RCD

DRS, absence de stratégie économique et situation sociale : Les inquiétudes du RCD
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Le RCD a tenu, ce week end, à Alger, une réunion de son Conseil national et en est ressorti avec des conclusions plutôt « hard ». Le parti de Saïd Sadi qui a écouté les rapports de ses bureaux régionaux et les interventions des membres du conseil national est arrivé à la conclusion suivante : « les manœuvres politiques du pouvoir attestent de la permanence de deux invariants dans le système algérien : le DRS contrôle toujours l’essentiel de la décision politique et aucune perspective d’ouverture ne figure dans l’agenda officiel ».

Le RCD en veut pour preuve que face à la contestation citoyenne, « signe d’une ardente aspiration au changement, le système oppose la répression, la corruption, la désinformation et la provocation ».

Le parti de Sadi fait remarquer que face au « désarroi des Algériens » menacés par le chômage, l’inflation, le déficit en logements, l’absence de soins et une éducation au rabais, « l’exécutif répond par des tripartites composées de ses clientèles où il dilapide le trésor public dans des aspersions financières claniques qui ont eu le don d’exaspérer les catégories les plus démunies ».

Le conseil national du RCD relève une « absence chronique de projet économique » qui se confirme, d’après lui, par « l’entretien d’un patronat dominé par l’économie de bazar et dont la principale fonction est d’être convoqué pour servir de comité de campagne au pouvoir à chaque fraude électorale ».

LG Algérie

Au plan politique, le conseil national du RCD constate une « stratégie d’involution nationale qui absorbe tous les moyens de l’Etat pour aboutir à l’étouffement de la vie publique ».

Pour le parti de Said, les décisions envisagées pour mettre en œuvre les réformes annoncées participent, « sans exception », d’une volonté de « fermeture et de soumission de la scène nationale ».

Il en veut pour preuve que « l’instrumentalisation de la justice » démontre chaque jour que les scandales financiers ne sont traités que lorsque les auteurs des crimes et délits économiques sont « tentés de s’émanciper de la domestication des officines ».

Divergences entre Présidence et DRS

Pour cause, le conseil national du RCD observe que le DRS, « maître d’œuvre du monopole sur la vie politique et économique, est plus que jamais rivé dans un statu quo ». Pour les citoyens, lit-on, il y a qu’un choix : « Se soumettre ou de s’offrir en recrue à l’une des sectes du pouvoir ». Le RCD relève également des « manipulations politiciennes du terrorisme » dont joue le régime pour maintenir son « chantage » dans le pays.

Quid des perspectives électorales ? Le RCD souligne encore une fois « l’omnipotence du DRS » qui se dévoile d’après lui, « dans le sectarisme de l’administration et la partialité de la justice ». Un constat qui laisse présager, d’après le parti, « une année électorale 2012 au cours de laquelle les scrutins seront une réédition des opérations de distribution des quotas ». Saïd Sadi avait déjà mis en garde à l’ouverture des travaux du Conseil national de son parti sur le fait que  » si le DRS reprend les mêmes prérogatives, nous n’aurons même pas 19 sièges à l’APN »,

Pour autant, le RCD pense que ni la « transformation de l’Algérie en gigantesque espace militaro policier, ni les milliards de dollars distribués dans la précipitation sans programmation, ni les infiltrations et autres tentatives de déstabilisation des mouvements de coordination, ni la désinformation n’ont empêché la société et, plus particulièrement, la jeunesse de se mettre en mouvement pour relancer la contestation et exprimer sa volonté de vivre dans la liberté, la dignité et la sécurité ».

Rappelant les initiatives qu’il a prises pour mobiliser les Algériens pour le changement notamment les manifestations engagées au premier semestre 2011, le Conseil national du RCD se dit « résolument engagé » à soutenir toute démarche s’inscrivant dans « une alternative de rupture ».

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie est convaincu que les « manœuvres en cours qui voient les clans se déchirer dans un système mafieux » ne doivent en aucune façon « distraire les élans patriotiques qui s’expriment quotidiennement dans les revendications sociales ou politiques alternatives ».

Le premier responsable du RCD affirme l’existence de « divergences » au somment de l’Etat, entre le DRS et la Présidence. « Il y a des oppositions sérieuses entre le DRS et la Présidence. Mais c’est une erreur de donner de l’importance à cela. C’est un système mafieux. Et la mafia ne disparaît pas », déclare-t-il.