Le président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l’homme (Cnppdh), Me Farouk Ksentini, a affirmé, hier à Alger, qu’il présentera au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, d’ici la semaine prochaine le rapport annuel sur la situation des droits de l’homme en Algérie. Invité de l’émission Nikache al ousboue (débat de la semaine) de la chaîne I de la Radio nationale, Me Ksentini a indiqué que ce rapport qui sera soumis la semaine prochaine au président de la République révèle que la situation des droits de l’homme en Algérie est «modeste» et cela est la vérité».
Le rapport comporte «diverses lacunes dans nombre de domaines notamment la justice et la santé», a-t-il précisé.
«Il n’y a pas de décisions judiciaires de qualité et conformes» en Algérie, a-t-il dit avant de relever que les magistrats sont supposés être les premiers à défendre les droits humains. Concernant le secteur de la santé, Me Ksentini a fait remarquer que ce dernier faisait face à une grande «crise», insistant sur la nécessité de trouver des solutions «radicales» pour remédier à la situation.
Evoquant les activités de la commission, il a annoncé que son instance effectuera prochainement des visites dans les prisons pour s’y enquérir de la situation des droits de l’homme. Abordant le sujet d’actualité, à savoir le rapt des enfants, Ksentini préconise la condamnation à la «peine capitale» de façon «exceptionnelle» à l’encontre des kidnappeurs et tueurs d’enfants. «Je suis pour l’abolition de la peine de mort sauf dans certains crimes tels que les enlèvements d’enfants suivis d’assassinats. Elle doit être prononcée à leur encontre de façon exceptionnelle», a plaidé Me Ksentini. Il a expliqué, dans le même cadre, que le juge est la seule personne habilitée à décider d’infliger cette sanction capitale, tout en insistant sur la nécessité de respecter la présomption d’innocence des suspects jusqu’à leur condamnation définitive. «La question de la peine de mort ne peut être laissée à l’opinion publique, car il revient à la justice et à elle seule de décider de son application ou pas», a-t-il soutenu.
Sur un autre chapitre, le président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l’homme (Cnppdh), Me Farouk Ksentini, a affirmé la nécessité de prendre des mesures «urgentes» pour améliorer la situation sociale de la population du sud algérien. Invité de l’émission Niqache al-Ousboue (débat de la semaine) de la Chaîne I de la Radio nationale, Me Ksentini a souligné que la population du Sud souffre depuis l’indépendance d’un manque important enregistré dans divers domaines de la vie, notamment en matière de santé, précisant qu’il est temps de «prendre en charge toutes ses préoccupations».
Dans ce contexte, il a indiqué que les habitants du Sud ont le droit de manifester «pacifiquement» pour revendiquer leurs droits légitimes, en tant que citoyens algériens, relevant que ce problème exige une solution «rapide» et «concrète».
A cet effet, il a salué les mesures prises par les autorités concernées et à leur tête le Premier ministre pour améliorer les conditions de vie de la population du Sud dans les domaines social et sanitaire.