Droits de l’homme et liberté de la presse ,Les Etats-Unis flattent l’Algérie et accablent le Maroc

Droits de l’homme et liberté de la presse ,Les Etats-Unis flattent l’Algérie et accablent le Maroc

Dans son rapport mondial sur les droits de l’homme, le Département d’Etat américain, a noté avec satisfaction les progrès réalisés en Algérie dans les domaines de la liberté de la presse et de l’émancipation politique des femmes. Le même document n’a pas aménagé le Maroc pour ses violations répétitives des droits de l’homme au Sahara occidental.

Les réformes politiques engagées en Algérie depuis 2011 ont visiblement eu un écho positif à l’étranger. C’est du moins l’appréciation des Etats-Unis, la première puissance mondiale. En effet, le Département d’Etat américain a indiqué dans son nouveau rapport mondial sur les droits de l’homme qu’en ce qui concerne la liberté de la presse, les journalistes ainsi que les caricaturistes algériens «critiquent régulièrement le gouvernement», tandis que les partis politiques, y compris ceux de tendance islamiste, «ont accès à la presse indépendante dans laquelle ils expriment leurs opinions». Les partis d’opposition, poursuit-il, peuvent également «diffuser des informations par Internet et publier des communiqués». Cependant, note le rapport, les journalistes «expriment leur frustration quant aux difficultés d’accéder aux informations auprès des responsables du gouvernement». En évoquant les élections législatives et locales tenues l’année dernière, le Département de John Kerry affirme que des dizaines de nouveaux partis ont aussi participé aux élections législatives tenues le 10 mai 2012, tandis que «500 observateurs internationaux venant, entre autres, de l’Union européenne, de la Ligue arabe, du National Democratic Institute et du Centre Carter, ont surveillé le vote et ont évalué ce processus comme étant généralement favorable». Le rapport indique également que l’opposition bénéficie de la liberté d’exercer ses droits politiques, ajoutant qu’en 2012, «il n’y a eu aucun cas de violence ou d’ingérence du gouvernement à l’encontre de l’opposition politique pour s’organiser ou se présenter aux élections». Le document a relevé, toutefois, des insuffisances dans le secteur de la justice, notamment pour les détentions préventives prolongées. Le rapport souligne, en effet, que «la détention préventive prolongée demeure un problème grave». Par ailleurs, le rapport souligne que la loi algérienne prévoit le droit de grève et que «les travailleurs exercent ce droit, sous réserve de certaines conditions». Quant à l’émancipation des femmes, le Département d’Etat souligne que «la loi algérienne exige que le gouvernement promeuve les droits politiques des femmes en encourageant leur représentation accrue dans les assemblées élues». Dans ce sens, a-t-il observé, «une nouvelle loi entrée en vigueur en janvier 2012 exige que 30% des candidats sur les listes électorales soient des femmes».

Maroc, le mauvais élève

Par ailleurs, les Etats-Unis critiquent le Maroc sur la violation des droits de l’homme des Sahraouis, citant les actes de violence physique dont la torture des détenus, le recours à la détention arbitraire et l’impunité des forces marocaines. Outre «les viols commis contre des détenus politiques sahraouis», le rapport cite d’autres abus pratiqués par les forces de sécurité marocaines, tels «les coups avec des câbles électriques, l’asphyxie avec des chiffons humides trempés dans l’urine ou des produits chimiques, les brûlures de cigarettes, et la suspension par les bras comme un poulet ficelé pendant une longue durée». Selon le Département d’Etat, «la plupart de ces traitements dégradants surviennent suite aux manifestations indépendantistes ou à celles appelant à la libération des prisonniers politiques sahraouis». L’ONG américaine Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’homme (RFKennedy Center) a publié vendredi un nouveau rapport sur les violations des droits de l’homme des Sahraouis au Sahara occidental occupé et a lancé un appel au Conseil de sécurité de l’ONU pour l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme.

Mehdi Ait Mouloud