La Fondation Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’homme (RF Kennedy Center) a publié, vendredi dernier, un nouveau rapport épinglant le Maroc.
« Le gouvernement marocain continue de violer les droits à la vie, à l’intégrité personnelle, à la liberté d’expression et de réunion ainsi qu’au droit à des procès équitables des Sahraouis », souligne la fondation américaine.
« La situation exige non seulement une présence permanente de l’ONU mais aussi un mandat clair pour les droits de l’homme afin de ne plus permettre la poursuite de telles violations et d’envoyer un message clair au Maroc que la communauté internationale ne tolère pas ces violations », a déclaré le directeur des Partenaires des droits de l’homme de RFK Center, Santiago Canton, à l’occasion de la publication de ce rapport.
En ce sens, l’ONG indique que le Parlement européen va voter, mardi prochain, le rapport sur les droits de l’homme au Sahara occidental élaboré par Charles Tannock. Se basant sur la version préliminaire du rapport de l’eurodéputé britannique, RFK Center estime qu’il est attendu que la version finale fasse la lumière sur les violations flagrantes et persistantes des droits de l’homme des prisonniers politiques sahraouis, ainsi que la privation du droit à la liberté d’expression et de réunion des manifestants sahraouis.
L’organisation non gouvernementale américaine a, en outre, réitéré son « regret » que le Conseil de sécurité de l’ONU n’ait pas introduit, en avril dernier, un mandat de surveillance des droits de l’homme dans les prérogatives de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), et ce, malgré les recommandations du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, du secrétaire général Ban Ki-moon et de plusieurs ONG, dont RFK Center, Human Rights Watch et Amnesty International.
Cette dernière a réclamé, vendredi, l’ouverture de nouvelles enquêtes sur « les centaines de cas de disparitions forcées au Sahara occidental après la découverte des corps de huit personnes qui auraient été exécutées en 1976 et enterrées dans une fosse commune ». Amnesty International note aussi que seules quatre des huit victimes ont fait l’objet de recherches de la part du Conseil consultatif des droits de l’homme dans le cadre des travaux de l’Instance équité et réconciliation, mise en place en 2004 par le souverain marocain pour faire la lumière sur les violations de droits de l’homme lors des décennies précédentes. D’où, fera-t-elle remarquer, « la nécessité de mener de nouvelles enquêtes indépendantes, impartiales et approfondies ». Désormais incontournable, la question des droits de l’homme au Sahara occidental sera au centre des préoccupations de la 24e session du conseil onusien, ouverte le 9 septembre à Genève. Un rapport accablant sera présenté par les représentants sahraouis soucieux de lever le voile sur les disparitions forcées dont l’affaire des fosses communes n’est que la face apparente des pratiques inhumaines du système colonial anachronique. La question des droits de l’homme est la matrice du processus référendaire de libre expression d’un peuple en lutte pour la consécration de son droit inaliénable à la liberté, à la dignité et à une existence souveraine.
Samira B.