A défaut d’une union maghrébine des Etats, les défenseurs des droits de l’homme ont décidé d’unir leurs efforts pour faire cause commune dans leurs pays respectifs. Ainsi la Coordination Maghrébine des Organisation des Droits Humains (CMODH) en coordination avec ses deux ligues algériennes membres (LADDH, LADH), organise depuis vendredi et jusqu’ à demain dimanche un atelier de formation au profit des cadres de ses associations membres, à Alger.
Le programme de formation s’articule autour de plusieurs rencontres dans les différents pays maghrébins. Pour ce faire, les deux ligues ont entamé toutes les démarches nécessaires pour mettre en place cette action, comme elles procèdent habituellement. Mais les organisateurs ont eu de mauvaises surprises.
En effet dans un communiqué reçu à notre rédaction, les participants et participantes venant des différents pays maghrébins (Mauritanie, Maroc, Tunisie ainsi que les représentants des ONG maghrébines de l’immigration en France), «ont été surpris par la présence de représentants des autorités publiques. »
Interdits d’accès à la salle

Pis encore, lit-on, ces autorités «leur interdisant l’accès à la salle prévue pour la réunion, malgré tous les éclaircissements et les explications apportés par les organisateurs sur la nature et les objectifs de cette rencontre maghrébine». Ayant vainement tenté de convaincre ces «autorités publiques» décidées à d’interdire «abusivement l’activité», la CMODH et les deux ligues fortement indignées, ont donc rendu public ce communiqué.
Elle condamnent «l’attitude arbitraire» des autorités algériennes, en cette journée mondiale des droits de l’Homme, consistant à interdire une formation interne des défenseurs maghrébins des droits humains ayant pour objet la formation de formateurs dans le renforcement des capacités en matière de plaidoyer et de sensibilisation, formation organisée dans le respect des lois en vigueur.
Tour de vis aux libertés
La CMODH dénonce également les «tergiversations des autorités algériennes vis à vis de nos partenaires» de l’ONG espagnole «NOVACT» à l’égard de leurs demandes de visas adressées au consulat algérien à Barcelone. Elle souligne par ailleurs le fait que cette interdiction soit «totalement contradictoire» avec les engagements de l’Etat algérien en matière des droits humains, ce qui démasque ses faux discours sur la démocratie et les droits de l’Homme.
Les organisations des droits de l’homme du Maghreb réitèrent leur «détermination à poursuivre et à renforcer» leurs luttes pour le respect des droits et des libertés. Elles précisent au passage que les «politiques de répression et d’intimidation ne les dissuaderont pas à mener à bien leur noble mission qui contribue à bâtir le grand Maghreb sans frontières, des droits et des libertés».