NEW YORK (Nations unies) – Les nouvelles recommandations adoptées mardi par les pays membres de l’ONU pour lutter contre la drogue ont clairement privilégié la prévention et le traitement plutôt que la répression tous azimuts.
Les recommandations constituant un document de 27 pages ont été présentées lors d’une session spéciale de l’Assemblée générale de l’ONU, la première du genre depuis 1998.
La directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Margaret Chan a préconisé ‘‘d’élargir les politiques de lutte contre la drogue qui se concentrent presque exclusivement sur l’application de la justice criminelle, en adoptant une approche de santé publique’‘.
Elle a cité en exemple Hong Kong qui a instauré des programmes de substitution utilisant la méthadone pour réduire la petite criminalité.
‘‘On peut aider les gens dépendants à la drogue à reprendre une vie productive et à se réinsérer dans la société’‘, a-t-elle estimé.
Les présidents du Guatemala et du Mexique – qui avec la Colombie sont parmi les pays les plus touchés par ce fléau et avaient réclamé cette réunion – sont allés dans le même sens.
Pour le président guatémaltèque Jimmy Morales, il convient désormais de ‘‘donner la priorité à une approche centrée sur la santé publique et non plus sur des réponses purement punitives’‘.
‘‘Un des plus importants changements à effectuer est de donner la priorité à la réduction de la demande, plutôt que de se focaliser sur la réduction de l’offre’‘, a-t-il ajouté.
Selon l’OMS, quelque 27 millions de personnes dans le monde sont dépendantes de la drogue et plus de 400.000 en meurent chaque année. La consommation de drogue par injection contribue à 30% des nouvelles infections par le virus du sida en dehors de l’Afrique et propage les hépatites B et C.
Plusieurs pays (Suisse, Brésil, Costa Rica, Uruguay, Union européenne, Canada) ont appelé à abolir la peine de mort pour les délits liés à la drogue, ou au moins à établir un moratoire sur les exécutions pratiquées par dizaines en Chine, Iran ou Indonésie.
Pour Ethan Nadelmann, qui dirige l’ONG Drug Policy Alliance, le nouveau texte de l’ONU ‘‘marque une amélioration notable’‘ mais il reste ‘‘limité et décevant’‘. ‘‘Ceux qui voulaient maintenir le statu quo, notamment les Russes et leurs alliés, ont gagné les batailles les plus importantes au cours des négociations’‘, a-t-il expliqué.