La consommation des drogues et la toxicomanie sont un phénomène en extension en Algérie. Une situation qui demeure une véritable menace pour la société algérienne. La consommation de ces poisons a atteint des proportions alarmantes, ces dernières années, touchant même les milieux scolaires.
L’Algérie est de plus en plus concernée par le phénomène destructeur de la drogue. Le trafic de drogue sous toutes ses formes aurait pris une ampleur inquiétante ces dernières années.
La Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), tire la sonnette d’alarme quant à l’ampleur que prend le phénomène de la toxicomanie dans notre société et appelle à une reposte gouvernementale afin de réduire un tant soit peu ce phénomène. Le choix de l’Algérie comme pays de transit de la drogue exportée aurait, de l’avis du Pr Mustapha Khiati, un objectif plus pernicieux, celui de d’y inculquer le mal de la consommation.
Ce qui a amené notre interlocuteur à affirmer que «la drogue est utilisée comme une arme contre notre pays». Pour le Pr Mustapha Khiati, la propagation de la drogue et de la toxicomanie en Algérie pourrait constituer une véritable menace pour la stabilité et la sécurité du pays. L’augmentation substantielle des quantités de drogues saisies (211 tonnes en 2013), le chiffre de 15 000 à 17 000 personnes impliquées dans des affaires de drogue et les 20 000 autres personnes derrière les barreaux pour des affaires de drogue, constituent «autant d’indices témoignant de la gravité de la situation en Algérie», a estimé le Pr Khiati, lors d’une conférence animée à la Maison de la culture Moubarek-El Mili, à Mila.
Selon le président de la Forem, ce fléau ciblant principalement la jeunesse, «plus précieuse des ressources pour toute nation», provient souvent des frontières ouest du pays, ce qui démontre «l’intention tissée dans l’ombre visant à frapper l’Algérie dans sa stabilité et sa sécurité». Appelant à une «riposte gouvernementale», ce chercheur a invité le gouvernement algérien à «exposer cette question à l’échelle internationale (Nations unies et autres organisations internationales et territoriales) pour faire face à cette situation, considérée comme une «guerre non déclarée contre l’Algérie».
Le conférencier a également insisté sur le «renforcement de la stratégie nationale de lutte contre la toxicomanie» à travers «l’élimination des carences observées en matière de coordination entre les différentes parties chargées de cette mission » et par «l’instauration d’un réseau précoce d’observation contre les groupes criminels s’adonnant à la diffusion de ce poison». Enfin, Le Pr Khiati a également appelé à «la révision de la loi de 2004, relative à la lutte contre la drogue» et au «renforcement des réseaux d’accompagnement et de prise en charge des toxicomanes».
Pour rappel, la résine de cannabis, qui représente la plus grande quantité des drogues saisies en Algérie, provient du pays voisin, le Maroc. Selon le rapport de l’Office des Nations unies pour la drogue et le crime (Onudc), pour l’année 2014, la superficie consacrée à la culture du cannabis au Maroc est estimée à 57 000 hectares, contre 10 000 hectares seulement en Afghanistan. Selon un autre rapport élaboré par l’Observatoire européen de toxicomanie et de drogue, «le Maroc a maintenu sa place en tant que principal pays exportateur de résine de cannabis (hachich) vers les pays européens ».
L. A. R.