La deuxième journée du séminaire méditerranéen sur les traitements de substitution aux opiacés, organisé par l’Office national de lutte contre la consommation de dogue, conjointement avec le ministère de la Santé, a fait ressortir les principaux résultats enregistrés lors des travaux en ateliers.
Les recommandations des spécialistes ont été présentées par le docteur Habibach, du CHU de Blida. Celui-ci a avancé que le premier atelier a relevé la nécessité de mettre en place une structure d’expérience pilote au niveau de chaque CHU pour le bon déroulement des soins. C’est-à-dire choisir les grandes villes caractérisées par une forte consommation de drogue.
Le premier atelier a préconisé la création d’un service spécialisé dans les problèmes épidémiologiques. Et ce, pour minimiser les risques de consommation et de dépendance à l’héroïne, établir un programme des opiacés et confectionner une liste de drogues injectables.
Pour ce qui est des posologies de méthadones, il a été recommandé, selon le même intervenant, d’augmenter la dose entre 10 et 80 milligrammes avec évaluation de l’état chimique du malade. S’y ajoute la formation d’une équipe de gestion des produits opiacés.
Il est également question de définir les aspects réglementaires de distribution des produits opiacés et l’installation d’un comité pour instaurer un système d’ordonnance sécurisé. Quant au second atelier, le rapporteur a signalé que les spécialistes se sont focalisés, dans un premier lieu, sur le support d’information. Leurs recommandations, dira-t-il, ont porté sur l’évaluation de la prise en charge des patients dépendants aux opiacés. Pour ce qui est du projet de l’expérience pilote, il a été recommandé de l’étendre sur une année pour étudier les cas de rechute.
Les spécialistes ont également appelé à inclure, dans le programme, les cas de dépendance à l’héroïne, la prise en considération du renforcement des équipes spécialisées et l’accessibilité aux CHU multidisciplinaires. Les recommandations ont également porté sur la mise en place d’un canevas de données permettant de répondre aux attentes des patients, l’évaluation des cas de rechute, les effets secondaires des traitements, des opiacées.
L’accès aux soins somatiques, l’évaluation et la rééducation des cas d’overdose, la prise en charge du volet psychologique du malade figurent parmi les principales recommandations du second atelier. Les spécialistes ont également appelé à inclure une enquête de satisfaction auprès des patients notamment la mise en place d’un atelier de minimisation des risques. « Les personnes nécessitant une prise en charge doivent obéir à des critères spécifiques dont la proximité qui est un facteur d’inclusion », dira le docteur Habibach.
« Les critères seront ajustés progressivement pendant l’expérience pilote dont le programme est à haut seuil et appelle à un succès certain pour une meilleure visibilité », a-t-il ajouté. Raison pour laquelle, les spécialistes ont appelé à la formation des formateurs et l’instauration d’une cellule de gestion nationale. Selon eux, il est impératif de travailler avec les associations, les organisations non-gouvernementales et les professionnels du secteur de la santé. Un travail d’équipe qui sera couronné par une campagne de communication pour parler de la méthadone en tant que traitement ou médicament et non pas un mode qui remplace une autre drogue.