Drapée de mille et une couleurs, Tamentfoust ouvre ses bras aux estivants

Drapée de mille et une couleurs, Tamentfoust ouvre ses bras aux estivants

Le petit port de plaisance s’est avéré trop petit pour accueillir les hôtes de la wilaya d’Alger venus en grand nombre lancer l’ouverture de la saison estivale le 13 juin dernier.

Pour la circonstance, comme une fête qui se prépare à la maison, les murs ont été rafraîchis avec de la chaux, le port débarrassé des détritus et beaucoup d’animation qui n’a laissé aucune personne indifférente tant par les couleurs chatoyantes que par la diversité artistique.

L’événement est de taille. Il s’agit de la saison estivale préparée dans les moindres détails pour accueillir comme il se doit les vacanciers.

Ces derniers doivent trouver, outre une eau claire, un sable fin et propre, des endroits adéquats pour se restaurer, des terrasses pour se prélasser et déguster, par la même occasion, un thé ou une glace, selon l’envie du moment. La commune d’El Marsa a été choisie, cette année, car elle présente les meilleurs atouts, selon le vice-président, Ahmed Hamad. Sa vocation est agricole, mais aussi de pêche et surtout touristique. Sur une superficie de 390 hectares, El Marsa renferme le Fort turc, une ancienne cité romaine et d’autres vestiges.

Malgré ces ressources multiples, cette commune reste pauvre car toujours tributaire des recettes des activités estivales. Les membres de l’exécutif de la nouvelle équipe de l’APC sont conscients des défis qu’il faut relever pour hisser leur commune au rang qui lui sied. Hacène Belhadj, le nouveau P/APC et son équipe se sont attelés déjà à la tâche.

Mais un problème de taille se pose, l’absence d’assiette foncière. Le staff de l’APC a vu grand en espérant agrandir l’hôtel Raïs géré par l’EGTT qui ne dispose que de 100 lits, réaménager les deux ports de plaisance — principales ressources — qui accueillent tous les sports nautiques, notamment durant la saison estivale. La réalisation des aires de jeux pour les enfants et les adultes, ainsi que la préservation de l’environnement sont les autres points inscrits dans l’agenda de la nouvelle équipe.

Malheureusement, comme le soulignera le vice-président d’El Marsa, « ici, on étouffe, car la volonté y est pour apporter un plus aux administrés mais freinée par le manque de terrain pour réaliser des projets ». Comme toutes les communes, El Marsa n’échappe pas à son lot de constructions vétustes, datant de l’ère coloniale. Les villas avec leur architecture spéciale n’ont pas échappé à l’usure du temps. De grosses lézardes sont visibles de loin.

Ces dernières constituent un péril. A la moindre secousse, le danger est là, présent. Là, encore, l’APC s’avère impuissante car la prise en charge des travaux de confortement échoit aux propriétaires eux-mêmes et non à la commune. « Sauf que les arrêtés de ravalement des façades sont prêts », affirmera Ahmed Hamad. Concernant l’informatisation de l’état civil, « elle est en voie d’être généralisée à tous les services », d’après ce même responsable.

Zoom sur les loisirs de la mer

Petite par sa superficie, mais grande par son hospitalité et les services qu’elle offre, El Marsa peut se targuer d’être la coqueluche des estivants durant les grandes vacances. Tamentfoust, la plage, est quasiment prise d’assaut durant l’été. Pour garer la voiture ou trouver un endroit pour se dorer au soleil, il faut jouer des coudes ou se lever avant les autres.

Quinze restaurants longeant le port et les plages se disputent la clientèle. Ils offrent du simple pot de glace aux grillades de poissons et les mets très recherchés. Les sports nautiques sont une autre attraction des estivants. La voile, les jet-skis ne sont pas uniquement l’apanage des jeunes. Même les adultes ont pris goût à ce nouveau loisir. Avant cela, les éboueurs de la mer sont passés par là, comme en témoignent les grands sachets verts pleins à craquer de détritus qui attendent les camions ou les bennes-tasseuses pour être déversés dans une décharge.

Les membres des différentes associations, des bénévoles venus de tous les horizons professionnels et estudiantins ont conjugué leurs efforts pour mener à bien la préservation de l’environnement. Le sable a été littéralement nettoyé. Le manque de civisme est passé par là. Idem pour les ports de plaisance. Ils ont fait l’objet d’un « ratissage » en bonne et due forme pour laisser place à la netteté. Le relais a été repris par la Direction du tourisme et de l’artisanat de la wilaya d’Alger qui recommande aux estivants, par le biais de flyers et autres affiches, de se baigner dans les plages autorisées, de respecter la limite de la zone de baignade et de garder les équipements de la plage en bon état pendant que la Direction de la pêche a entrepris l’opération « Port bleu ». Cette action a consisté au décrassage du fond du port.

L’équipe de plongée El-Mordjène a retiré l’équivalent de 5 tonnes de déchets. Samia, une des membres de l’équipe de plongée était effarée d’avoir trouvé un réfrigérateur et une poussette d’enfant gisant au fond du port sans compter un nombre incalculable de pneus et de sachets de jute remplis de gravats. Dans ce décor pittoresque, Tamentfoust a un grand atout du point de vue historique. Et pour cause, le Fort turc surplombant le port illumine toute la vue panoramique d’El Marsa. Construit en 1661 sous le règne d’Ismail Pacha, sa forme octogonale est unique dans tout le Maghreb d’où l’importance historique et architecturale du fort.

Profitant du passage du secrétaire général de la Wilaya d’Alger, Djamel Berrimi, qui a donné le coup d’envoi de la saison estivale, le P/APC a fait part du manque de financement des activités sportives. La réponse est nette et précise du secrétaire général : « Faites-moi une fiche technique et je vous donne le financement ». Ce qui a laissé sans voix le premier magistrat de la commune. En effet, une enveloppe de 200 milliards de centimes est consacrée par la Wilaya d’Alger pour les activités de la jeunesse et les loisirs.

Rabéa F.