Drames, deuils et triste record, Inquiétante hausse de morts sur la route

Drames, deuils et triste record, Inquiétante hausse de morts sur la route
drames-deuils-et-triste-record-inquietante-hausse-de-morts-sur-la-route.jpg

Fléau, hécatombe, drame, tels sont quelques-uns des termes les plus employés pour désigner ce que l’on a coutume d’appeler accidents de la route. On enregistre chaque jour un nombre inquiétant d’accidents de la route et le plus désolant, le plus grave, c’est que ces derniers ne cessent d’augmenter.

Selon le sousdirecteur de la prévention routière à la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), le commissaire principal Ahmed Nait Hocine, les chiffres sont effarants sur les personnes décédées en 2013 dans des accidents de la circulation routière, contre un nombre notablement inférieur en 2012. Des chiffres qui interpellent et qui ne peuvent laisser personne indifférent.

Intervenant lors du 1er congrès de la médecine du sommeil, organisé par la Société algérienne de la médecine du sommeil, il a indiqué que l’année 2013 a été marquée par une «hausse» du nombre de personnes décédées, précisant que le nombre de blessés était passé de 20 266 (dans 17 170 accidents) en 2012 à 20 462 en 2013 (dans 17 363 accidents). Il a relevé que la hausse des décès et des blessés des accidents de la circulation routière incombait «en premier lieu» aux usagers de la route, qui, par leur «inobservance » des règles de la circulation, contribuent dans une «large mesure à l’expansion du phénomène ».

Ainsi, pour M. Nait Hocine le facteur «le pus dominant » demeure l’être humain (conducteur ou piéton) avec 95,97%, alors que les infrastructures routières, l’environnement et ses dépendances par la mauvaise signalisation routière ou la déformation de la chaussée contribuent dans un taux de 1,91%, ajoutant que les défaillances mécaniques des véhicules retenues comme étant les causes de la survenance des accidents sont de l’ordre de 2,07%.

LG Algérie

Il a ajouté, par ailleurs, que le point «le plus culminant» de la survenance des accidents se situait entre 15h et 18h (23,15%) et entre 9h00 et 12h00 (19,93%). M. Nait Hocine a indiqué, en outre, que l’excès de vitesse, l’inobservation du conducteur des règles de conduite en agglomération, la traversée de la chaussée par un piéton sans prendre de précautions, le refus de la priorité, la non utilisation des passages pour piétons (l’imprudence), étaient les infractions du code de la route les plus répétées qui constituent les principales causes de la survenance des accidents.

Par ailleurs, s’exprimant sur les ondes de la Radio nationale, Tahar Messaoud Nacer, président du conseil d’administration de l’entreprise SNTR-Formation, avait indiqué que l’ampleur des accidents de la route impose la mise en place d’une institution multidisciplinaire qui sera chargée de proposer les mesures adéquates pour freiner le rythme des accidents. Dans l’immédiat, le président du CA de l’entreprise SNTRFormation avait préconisé l’application de la loi dans toute sa rigueur, tout en déplorant le retard enregistré dans la mise en place du fichier des infractions de la route et du fichier des permis de conduire. «Ces deux fichiers sont des outils importants pour la répression des chauffards récidivistes», a-t-il expliqué.

Au titre des mesures de coercition, M. Messaoud Nacer a également plaidé pour l’installation de commissions «mobiles» de retrait du permis de conduire en vue de sanctionner rapidement les auteurs d’infraction au code de la route. «Les sanctions doivent aller jusqu’à l’annulation du droit de conduire pour les infractions graves et répétées», avait-il encore soutenu.

Les accidents de la route ne font pas que des blessés graves, dont le diagnostic est parfois très réservé, mais des centaines et des centaines de handicapés à vie, avec tout ce que cela représente comme prise en charge lourde, rééducation, insertion parfois très difficile, perte d’emploi, incapacité de subvenir aux besoins de la famille, drame social.

M. B.

4 540 MORTS EN ALGÉRIE EN 2013

L’Algérie a été classée au quatrième rang des pays arabes en matière d’accidents de la circulation routière, avec un bilan très lourd estimé à 44 907 accidents ayant entraîné la mort de 4 540 personnes et fait 69 582 blessés au niveau national.

Les statistiques du Centre national de prévention et de sécurité routière ont révélé que pour l’année 2013 l’Algérie occupe le quatrième rang par rapport aux pays arabes en matière du nombre d’accidents dont les causes sont liées principalement au facteur humain, où les conducteurs de véhicules sont responsables à hauteur de 82,68%, suivis des piétons pour un pourcentage de responsabilité de 6,82%. Cependant, en troisième position arrivent, avec un pourcentage de 6,54%, les causes liées à la qualité et l’état des véhicules.

Et enfin, avec un faible taux de 4,76%, se classe l’état des routes. Selon des chiffres donnés par les services de la Gendarmerie nationale, à la fin de l’année 2013 il a été enregistré pas moins de 27 544 accidents de la route ayant provoqué 3 784 décès et 49 120 blessés, en plus de 3 500 qui sont devenus handicapés, selon la même source.

M. B.