Drame : Bougherra «Pourtant, c’est haram de s’entretuer entre musulmans !»

Drame : Bougherra «Pourtant, c’est haram de s’entretuer entre musulmans !»

«J’ai appris la nouvelle en lisant la presse. J’ai vu dans Le Buteur la photo de Laïfaoui après l’agression dont il a été victime. J’ai essayé de l’appeler à plusieurs reprises, mais son téléphone est toujours sur messagerie. J’ai pu avoir Zemmamouche au téléphone et il m’a appris qu’il a été lui aussi touché à la tête. Ce qui s’est passé est regrettable. C’est sans doute la violence de trop, car en suivant l’actualité du football en Algérie, j’ai remarqué qu’il y a une recrudescence des actes de violence dans les stades. Pourtant, c’est haram de s’entretuer entre musulman. Ce sont des actes prohibés par notre religion et par les liens de fraternité qui unissent le peuple.»

«Laïfaoui est mdayen, incapable de faire du mal à quiconque»



«Je ne comprends vraiment pas qu’on s’en soit pris à Laïfaoui. Je le connais bien puisque j’ai joué avec lui. Indépendamment de ses qualités techniques indéniables, c’est un garçon tranquille, mdayen (pieux), incapable de faire du mal ou de causer un problème à quiconque. J’ai été vraiment choqué par ce qui lui est arrivé. Je lui souhaite de tout mon cœur un prompt rétablissement. J’ai aussi une pensée pour toutes les autres personnes qui ont été blessées durant ces incidents. J’espère que ceux qui les ont commis vont prendre conscience de la gravité de leur acte.»

«Il y a deux ans, il a été de ceux qui avaient fait sortir tout le peuple»

«C’est quand même paradoxal de voir que des supporters, qui étaient tous heureux et unis comme un seul homme après notre qualification à la Coupe du monde il y a deux ans seulement, soient revenus à de mauvaises habitudes qu’on croyait définitivement disparues. Laïfaoui, justement, a été de ceux qui ont donné de la joie au peuple. Nous avons un public merveilleux que beaucoup d’étrangers nous envient. Quand je vais en Grande-Bretagne, en France ou ailleurs, on me dit toujours que le public algérien sait créer une ambiance extraordinaire. Je pense que si les supporters algériens parviennent à se discipliner, à se respecter les uns les autres, à respecter l’adversaire et à considérer un match de football comme tel et non pas comme un prétexte à la violence, ils seront définitivement les meilleurs au monde.»

«Si les Algériens s’inspiraient des Anglais, ils seraient les meilleurs supporters au monde»

«J’aimerais bien que les Algériens s’inspirent de ce qui se passe en Angleterre. Là-bas, les gens se rendent au stade en famille. Que l’équipe fasse des résultats ou pas, les stades sont toujours remplis. Certes, les deux galeries se chambrent, mais c’est juste à travers des chants et des slogans, pas avec des bagarres. Là-bas, on va au stade pour regarder un spectacle et, quel que soit le résultat, on applaudit à la fin. Si seulement les supporters algériens réussissaient à reproduire cela, nous aurons en Algérie le meilleur championnat africain et même arabe, un championnat qui attirerait alors beaucoup d’étrangers et d’Algériens émigrés. Ce qui vient d’arriver doit servir à quelque chose, surtout à une prise de conscience de la part de tous.»

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Bouazza : «Je suis malheureux que ce soit arrivé à Saïda, d’où je suis originaire»

«J’ai appris avec tristesse l’agression dont ont été victimes des joueurs de l’USMA à Saïda. Je suis désolé et d’autant plus malheureux que c’est arrivé dans cette ville dont je suis originaire. Je peux vous assurer que cet acte est le fait de quelques voyous qui ne représentent nullement la masse de la population de Saïda, laquelle, j’en suis convaincu, rejette ces pratiques. C’est vraiment malheureux qu’on en soit arrivé à agresser des joueurs.»

«Mon frère Abdelkader, Rabbi maâk»

«Bien sûr, j’ai eu une pensée pour tous les joueurs et les personnes agressées, même ceux que je ne connais pas, mais je pense plus particulièrement à Abdelkader Laïfaoui que je connais bien pour l’avoir côtoyé en sélection nationale. Wallah, c’est un gars bien, tranquille et bien éduqué. Quand on est en stage, on rigole bien tous les deux. Je ne comprends pas qu’on s’en soit pris à lui. En tout cas, dans de pareilles circonstances, il n y a pas grand-chose à dire, sinon lui souhaiter de revenir très vite et plus fort. Je lui dis : «Mon frère Abdelkader, Rabbi maâk (Dieu est avec toi).»

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Saïfi : «A la place de Laïfaoui, j’aurais arrêté de jouer au football»

Nous voulons vous demander votre avis sur les incidents de samedi passé à Saïda…

(Il nous coupe). Je voudrais, d’abord, parler de ces événements en tant qu’être humain et citoyen algérien et non en tant que footballeur. Ce qui s’est passé est regrettable, très grave et insensé. Comment cela puisse-t-il arriver dans un match de football ? Les dérapages de Saïda prouvent l’ambiance électrique dont laquelle se trouve notre championnat. Il faut remédier à cette situation le plus vite possible. Je dénonce ce qui s’est passé à Saïda et toute forme de violence dans nos stades.

Avez-vous vu des images de ces événements ?

Oui, j’ai été très affecté par les images que j’ai vues sur la presse, et les vidéos publiées sur Youtube. Ce sont des choses inacceptables en football. L’objectif de ce jeu est le spectacle et non pas les crimes.

Pensez-vous qu’on peut assister à un drame comme celui de Port-Saïd, en Egypte, par exemple ?

Après ce qui s’est passé à Saïda, je dirais qu’on n’est pas loin du drame de Port-Saïd. Attention, à ce genre de scénario à l’avenir ! Des mesures coercitives doivent être prises.

Avez-vous parlé à Laïfaoui ?

J’ai essayé de le joindre, en vain. J’ai parlé avec des proches qui m’ont informé qu’il n’est pas encore en mesure de parler. Je profite de l’occasion pour le saluer via votre journal. Et je lui souhaite un prompt rétablissement.

Quelle sera votre réaction à sa place ?

Personne ne souhaiterait être à sa place. Il est insensé que des joueurs de football soient victimes d’une telle violence. A la place de Laïfaoui, j’aurais arrêté complètement le football, ou je changerais de championnat. Je ne pourrais continuer de jouer dans des conditions pareilles.

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Boudebouz  «Ce qui est arrivé à Laïfaoui est inadmissible !»

«Franchement, je suis vraiment triste pour mon ami Laïfaoui, et le football algérien. C’est vraiment de la bêtise de poignarder un joueur sur un terrain de football, et de surcroît un international qui a tout le temps servi le pays. Il mérite de ce fait un meilleur traitement de la part de tous les supporteurs algériens. Non, franchement, c’est inadmissible !»

«C’est malheureux d’en arriver là !»

«C’est  des  scènes qu’on ne peut pas tolérer dans   un terrain de football où les joueurs sont appelés à procurer du plaisir aux supporteurs. Je suis sincèrement malheureux de constater qu’un événement aussi majeur se soit produit dans mon pays, l’Algérie. Je n’ai pas imaginé qu’on pouvait en arriver là. Il faut faire de sorte que ces scènes de violence ne se reproduisent plus dans nos stades, c’est mon message pour les jeunes Algériens qui doivent montrer et donner un meilleur exemple de solidarité et de sportivité.»

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Yahia : «C’est un signal d’alarme qu’il faudra prendre très au sérieux»

«C’est une catastrophe pour l’Algérie dans la mesure où la vie humaine a si peu de valeur pour certains. On est des croyants, des musulmans et c’est malheureux de voir cela. C’est malheureux surtout pour les familles car il y a des parents et des enfants qui aiment le football et qui aimeraient aller au stade. Or, ce qui s’est passé n’a rien à voir ni avec le football ni avec le sport. C’est quelque chose qui me fait mal.»

«L’image de Laïfaoui ensanglanté dans son maillot m’a choqué»

«En voyant l’image de Laïfaoui ensanglanté alors qu’il avait toujours son maillot sur lui, j’ai été choqué. Cela m’a coupé le souffle et m’a scié les jambes. C’est des images atroces qui dénotent d’une violence gratuite. Que ce soit pour Kader ou pour tous ses coéquipiers, je leur souhaite un prompt rétablissement et un retour rapide sur les terrains. Je pense que ce qui s’est passé constitue un signal d’alarme très important qu’il faudra prendre très au sérieux. Le pays, à travers l’Etat, doit réagir pour que les Algériens puissent aller au stade en toute sécurité.»

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Matmour «Je suis de tout cœur avec lui et avec tous les blessés»

«J’ai déjà réagi sur ma page officielle Facebook en souhaitant un prompt rétablissement à tous les blessés. C’est malheureux qu’on en soit arrivé là. Je ne trouve pas quoi dire. Je suis de tout cœur avec Laïfaoui et avec tous ceux qui ont été blessés avec lui. Je leur souhaite de se rétablir rapidement et, pour les joueurs, de revenir vite sur les terrains. Je n’ai que cela à donner et à dire. Pour le reste, ce n’est pas de mon ressort. Cela regarde la Fédération algérienne de football.»

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Guedioura «Je suis inquiet pour la santé des joueurs blessés à Saïda»

«Ce qui s’est passé est très grave et à condamner. C’est malheureusement une minorité qui prend en otage la majorité des fidèles supporters. Ces comportements trahissent les valeurs du sport et vont à l’encontre de la tradition footballistique algérienne. Même entre équipes adverses, on doit rester des frères. Quand les Algériens se rassemblent, ils célèbrent dans la joie et la bonne humeur chaque rencontre sportive. Evidemment, je suis très préoccupé par la santé des joueurs, surtout que certains sont mes coéquipiers en Equipe nationale. Je leur souhaite un bon rétablissement inch’Allah, et j’espère les revoir rapidement en forme sur le terrain.»

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Quand les incidents de Saïda influent sur le stage des Verts

Le stage des Verts réservé uniquement aux joueurs locaux et qui a commencé dimanche se déroule dans des conditions particulières. A Sidi Moussa, les joueurs ne parlent que de ce qui s’est passé au cours de cette rencontre MCS-USMA. Les joueurs sont totalement scandalisés par ce qui s’est produit, notamment le défenseur central des Rouge et Noir, Abdelkader Laïfaoui. L’ex-joueur de Sétif est sur toutes les lèvres. D’ailleurs, sur le plan mental, tous les joueurs, les douze présents lors de ce stage, n’ont pas pu se concentrer sur leur travail, car ayant l’esprit à ce qui est arrivé à leurs camarades. D’ailleurs, Vahid Halilhodzic a bien réagi au moment où Zemmamouche et Meftah sont entrés au stage. Après une discussion entre les deux joueurs et le sélectionneur, ce dernier a décidé de les libérer, pour des circonstances atténuantes, contrairement à Lemmouchia qui, moralement, paraissait dans un meilleur état psychologique que ses deux coéquipiers. Le moins que l’on puisse dire est que ces incidents se sont produits au mauvais moment, sachant que le sélectionneur national voulait avoir une idée approfondie sur l’état de forme de ses joueurs. Par ailleurs, la séance d’entraînement d’hier qui a eu lieu l’après-midi au centre de Sidi Moussa a vu Amine Aoudia ménagé par le staff technique. Il est à signaler qu’un léger décrassage a eu lieu le matin, à Sidi Moussa.