Drame à Lampedusa / Les secours ont mis du temps à arriver

Drame à Lampedusa / Les secours ont mis du temps à arriver
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Les opérations de recherche des corps de centaines de migrants,victimes d’un naufrage accidentel, ont repris ce dimanche matin à Lampedusa. «Il y a trois équipes qui travaillent lors de roulements de deux heures. A cause de la profondeur, ils ne peuvent rester que 6 à 7 minutes au fond de l’eau», a expliqué la police douanière.

Les autorités avaient interrompu vendredi dernier la récupération des corps dont 111 ont été retrouvés sur un total estimé de 300 à 360 morts. La reprise des secours intervient alors que des accusations selon lesquelles les secours envoyés ont mis du temps à arriver, suscitent une vive polémique dans le pays. Marcello Nizza faisait partie d’un groupe de huit personnes qui se trouvaient en mer pour une partie de pêche nocturne lorsqu’elles ont entendu dans l’obscurité des appels de détresse. «Soudain, ça a été l’enfer», a-t-il déclaré hier, samedi. «Le pire, c’était de choisir qui on allait sauver, en sachant que les autres allaient se noyer». Nizza a raconté que lui et ses camarades avaient commencé à 6h30 heure locale à hisser sur leur bateau des survivants du naufrage, nus et rendus glissants par le gazole qui s’était échappé de leur navire, et qu’ils avaient appelé la garde côtière à 6h45. Ce touriste a déclaré qu’il avait ensuite fallu environ 45 minutes aux gardes-côtes pour arriver sur place, alors que le naufrage avait eu lieu à environ 500 mètres de la côte de Lampedusa.

«J’aurais pu sauver plus de naufragés si les secours étaient arrivés à temps», a-t-il dit. Nizza affirme que lorsque son bateau de pêche est rentré au port avec 47 survivants, il a été empêché de repartir en mer parce que les gardes-côtes lui ont dit qu’ils devaient auparavant obtenir une autorisation officielle pour le faire. «Où était Frontex jeudi matin ? N’ont-ils pas de radar ? Est-il plausible que personne n’ait vu ce bateau ?», a demandé le gouverneur.

«Quel genre de contrôle avons-nous si nous ne trouvons les gens que lorsqu’ils sont en train de mourir, si nous n’avons pas assez de radars ?», a-t-il ajouté. Evoquant les bateaux de pêche qui auraient quitté les lieux sans intervenir, il a déclaré : «Les bateaux sont partis parce que notre pays a traduit en justice des pêcheurs qui avaient sauvé des vies et qui ont été accusés d’avoir favorisé une immigration illégale.»