Dr Yousfi accuse les autorités d’avoir tenté de saborder le congrès

Dr Yousfi accuse les autorités d’avoir tenté de saborder le congrès

Le Dr Mohamed Yousfi, a été réélu mardi président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la Santé publique pour un mandat de 4 ans lors du 6e congrès qui s’est tenu les 18 et 19 juin à la Mutuelle des travailleurs des matériaux de construction à Zeralda (Alger).

C’est le Dr Yousfi qui l’a lui-même annoncé hier dans une conférence de presse qu’il a animée au siège national de son syndicat à Alger. Revenant sur les circonstances dans lesquelles s’est tenue la rencontre, le conférencier a accusé le gouvernement d’avoir « tout fait pour empêcher la tenue du congrès ». Selon lui « les autorités n’ont délivré l’autorisation pour la tenue du congrès qu’en dernière minute.

Nous avions introduit la demande auprès de la wilaya d’Alger, quinze jours avant la tenue du congrès, aucune suite nous a été donnée, nous prenions chaque jour attache avec les services concernés, mais on nous renvoyait aux différents ministères, nous étions ballottés sans cesse entre les ministères de l’Intérieur, du Travail et celui de la Santé, je pense que le blocage est le fait du gouvernement puisque le ministère de l’Intérieur a répondu à nos sollicitations en nous disant qu’il attend de prendre connaissance de l’avis du ministère de la Santé ».

Et d’ajouter « ce n’est pas normal, un ministère de l’Intérieur n’est pas là pour prendre l’avis d’un autre ministère ». Pour le Dr Yousfi, « jamais les syndicats n’ont évolué dans un environnement aussi hostile et difficile que celui auquel on fait face aujourd’hui ». « A 8 h 30, à l’heure où devraient débuter les travaux du Congrès, nous n’avions pas encore notre autorisation, ce n’est qu’à 9 h, qu’on nous téléphone pour nous annoncer que l’autorisation était prête » a indiqué le conférencier.

Et d’ajouter « mais nous étions déterminés à tenir ce congrès même sans autorisation quitte à le faire dans la rue ». Selon Yousfi le congrès a approuvé à l’unanimité les bilans moral et financier du Syndicat, avant d’élire un Conseil national, représentant toutes les wilayas du pays. « La mise en place d’un Conseil national, organe délibérant entre deux congrès a été suivie par l’installation d’un bureau exécutif composé de 12 éléments dont 5 femmes contre 3 dans le mandat précédent » a indiqué le conférencier.

Le congrès a plébiscité l’action et toutes les activités qu’avait menés le syndicat durant l’année en cours. Il appuie donc la plateforme des revendications, dénonce « les pénuries fréquentes du médicament » ainsi que les différentes « atteintes aux libertés syndicales ». « Une réunion de l’Intersyndicale de la Santé devrait se tenir à la fin de la semaine en cours pour prendre des décisions, notamment sur la suspension du Dr Keddad » a fait savoir le conférencier.

Pour rappel le ministère de la Santé (qui vient d’être chargé d’assurer l’intérim du ministère du Travail), avait empêché au mois de mai dernier le Dr Yousfi d’accéder au siège du ministère de la Santé au motif que le SNPSSP n’avait pas tenu dans les délais son congrès.

Le Dr Yousfi, à l’instar du Dr Merabet du SNPSP, (syndicat des généralistes), s’est vu notifier par le département d’Ould Abbès, sa « suspension » du syndicat, tandis que le Dr Keddad, président du syndicat des psychologues a fait l’objet carrément de « suspension de ses fonctions ».

Larbi Graïne