L’Algérie participera avec douze films cinématographiques à la 22e édition du Fespaco (Festival africain du cinéma), prévu du 26 février au 5 mars 2011 à Ouagadougou (Burkina Faso), a annoncé, dimanche à Alger, le délégué général du festival, le Burkinabe Michel Ouedraogo. « 12 films algériens seront présents au Festival, 7 en compétition officielle et 5 en sélection officielle hors compétition », a déclaré M. Ouedraogo lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du programme du festival.
Il s’agit, pour la compétition officielle, de deux longs-métrages: « Essaha » de Dahmane Ouzid et « Voyage à Alger » de Abdelkrim Bahloul, deux courts-métrages « Garagouz » de Abdenour Zahzah et « Khouya » de Yanis Koussim, deux films documentaires « Dans le silence, je sens rouler la terre » de Lakhdar Tati et « Le docker noir, Sembene Ousmane », de Fatma-Zohra Zamoum, ainsi que d’une la fiction télévisuelle « Le dernier Safar » de Djamel Aziz.
Dans la sélection hors compétition, cinq films ont été sélectionnés dont deux dans la catégorie « Panorama documentaire » à savoir « Africa is back » signé Salem Brahimi et « L’Afrique fait son cinéma à Alger », de Hadj Mohamed Fitas.
Le long-métrage de fiction de Rachid Bouchareb, « London River », qui rend hommage à Sotigui Kouyate, est programmé quant à lui dans la catégorie « Séances spéciales ». « Hors la loi » nominé aux Oscars, du même cinéaste, sera par ailleurs projeté le lendemain de la soirée de la remise des Oscars, « pour partager la joie de la nomination du film avec les Africains », a dit le délégué du Festival. A une question sur la non sélection de ce film (qui a fait pourtant coulé beaucoup d’encre) pour la compétition officielle, le directeur artistique du Fespaco a expliqué que le film n’a pas été inscrit et qu’il est impossible de ce fait de le sélectionner.
Ahmed Bedjaoui, conseiller au ministère de la Culture, a noté que l’Algérie se veut partenaire de ce festival, de par son « importante participation » sur le plan cinématographique, d’une part, et d’une « modeste contribution financière » qui consiste en la prise en charge des participants algériens, d’autre part.
Le Fespaco 2011 a enregistré au 31octobre 2010, date officielle de clôture des inscriptions, 475 demandes toutes catégories confondues, dont 111 ont été retenues dans la sélection officielle et 84 dans des sections parallèles. « Nos prévisions s’agissant du nombre d’inscriptions tournaient autour de 300 », a noté M. Ouedraogo, estimant que ce « flux » était un indice du développement de la production cinématographique africaine ainsi que de l’intérêt croissant à l’égard du festival.
La sélection propose un regard très large sur l’ensemble du continent, souligne Ardiouma Soma, directeur artistique du festival tout en relevant la prédominance du cinéma du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest parmi les films retenus.
Les principaux thèmes qui sont revenus dans les films retenus pour cette 22e édition tournent autour de la valorisation de l’histoire et du patrimoine culturel, la démocratie et la bonne gouvernance ainsi que l’immigration, a-t-il détaillé. Il a en outre noté la « qualité remarquable » des 13 courts-métrages retenus pour la compétition officielle.
Pas moins de 18 longs-métrages dont deux productions algériennes (Essaha et Voyage à Alger) seront en compétition pour l’Etalon d’or, le plus grand prix du palmarès officiel du festival. Six films dans cette sélection seront présentés en avant-première mondiale, a précisé M. Ouedraogo.
Côté nouveautés, cette édition prévoit la projection en section hors compétition de films produits par 4 écoles africaine de cinéma (Afrique du Sud, Burkina Faso, Bénin et Maroc), ainsi que la création de la section « L’Afrique vue par ».
« Le cinéma africain et le marché » est la problématique adoptée pour l’édition qui s’annonce. Des colloques et des journées d’études sont prévus autour de ce thème générique dont l’objectif est de chercher des solutions pour les problèmes de financement, de la production et de la diffusion de films de cinéma sur le continent africain, précise M. Ouedrago.