Douze ans après les inondations de Bab El Oued Alger, la capitale de tous les risques

Douze ans après les inondations de Bab El Oued Alger, la capitale de tous les risques

Douze ans sont déjà passés depuis les tragiques inondations de 2001 à Bab El Oued. Des inondations ayant fait plus de 700 morts et des dégâts matériels importants.

Dans cette cité populaire de la capitale, l’on n’oublie toujours pas la  » Hamla  » et les moindres précipitations continuant à semer la panique parmi les résidents.

Pourtant, Bab El Oued et ses environs sont  » définitivement  » protégés contre le risque des eaux pluviales, selon les autorités publiques, qui ont lancé le projet de réalisation d’un collecteur à Oued M’kacel. Un projet qui devrait, théoriquement, absorber les flux d’eau, provenant des hauteurs de Bouzaréah jusqu’au Front de mer algérois. Toutefois, la première ville du pays est loin d’être à l’abri des catastrophes naturelles.

Le degré de sa vulnérabilité est tellement grand, qu’y prévoir le pire des catastrophes n’est nullement exagéré. En fait, outre la cité de Bab El Oued, bien d’autres centres urbains et lieux d’habitations sont à la merci de dame nature. Faut-il citer le cas de la cité résidentielle du Val d’Hydra où des dizaines de bidonvilles implantés aux abords de l’oued.

Pour ces derniers, chaque hiver, des morts et des blessés sont enregistrés suite aux crues de l’oued ou tout simplement en raison de l’effondrement des constructions, faites de parpaing et de zinc. Pis encore, des constructions situées en plein centre-ville, menace la vie des piétons en raison de l’effondrement des balcons, des planchers et des murs entiers de bâtiments coloniaux mal entretenus.

Des projets de réhabilitation et de confortement ont été lancés ces derniers mois, mais, hélas, les chantiers peinent à avancer, malgré le caractère urgent de ces opérations visant à sauver une ville qui tombe en ruine. La menace à Alger ne se limite pas aux pluies torrentielles et à l’état de vétusté de ces immeubles. Elle est aussi exposée au risque des séismes. Selon une étude, une bonne partie de cette ville millénaire va s’écrouler en cas de tremblement de terre puissant, des immeubles accueillant des institutions officielles, des cités anciennes, voire même l’hôpital Mustapha Bacha ne va pas résister.

Et compte tenu de sa saturation et de son anarchie, l’on trouvera toutes les peines du monde à acheminer les aides et les secours. Si les exemples précités, requièrent une certaine fatalité étant dû directement à dame nature, il n’en demeure pas mois cependant, que d’autres menaces dues à la  » bêtise humaine  » risquent de mettre la vie de milliers de citoyens en danger de mort. Faut-il rappeler à ce sujet, que sur la voie rapide menant vers le centre-ville, une station de dessalement de l’eau de mer, côtoie une station électrique.

Un emplacement que des experts estiment d’anormal, mettant en garde contre le risque qu’il présente et les dégâts qu’il risque d’occasionner en cas d’accident. Avant-hier, sur cette même voie, quatre personnes ont été blessées dans un incendie qui s’est déclaré dans un dépôt de carburant de Naftal, à Caroubier. L’emplacement de ces dépôts inflammables est également source d’inquiétude et le moindre incident risque de s’avérer catastrophique, et ce, compte tenu du nombre de personnes passant à proximité de ces espaces de stockage de carburant. Pis encore, dans certains quartiers, des stations de Naftal sont carrément installées dans les rez-de-chaussées des immeubles.

Par Aomar Fekrache