Elles ont délaissé le pays après un durcissement des règles du jeu pour les investisseurs étrangers. Les entreprises chinoises en ont profité…
François Hollande n’est pas venu seul à Alger. Dans la délégation française, une quarantaine de grands patrons des secteurs de l’énergie, des transports ou encore du bâtiment à l’instar de Bruno Lafont, le PDG de Lafarge ou encore celui de Suez Environnement.
Une quinzaine de gros contrats dans ces secteurs clés pour Alger pourraient d’ailleurs être signés à l’occasion de la deuxième visite d’Etat du locataire de l’Elysée après la Pologne. Le plus gros devrait être l’implantation d’une usineRenault d’assemblage, pour la Logan, à Oran. Sa capacité de production annuelle de 25.000 véhicules devrait monter à 75.000 exemplaires.
Philosophie gagnant-gagnant
Au-delà de l’histoire tumultueuse entre les deux pays, Paris veut aller de l’avant sur le plan économique, avec une philosophie gagnant-gagnant, après plusieurs années de tensions entre les deux partenaires sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Aujourd’hui, 450 entreprises françaises sont présentes en Algérie et génèrent 35.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects. Mais si l’Hexagone veut demeurer le premier fournisseur de l’Algérie, avec une part de marché de 15%, il doit prendre gare à ne pas se laisser doubler par la Chine qui a de grosses ambitions sur l’ensemble du continent.
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Sur les cinq premiers mois de l’année, l’empire du milieu est même passé devant avec 475 millions de dollars contre 425 millions de dollars pour la France. Une première depuis l’indépendance de l’Algérie. Une situation qui inquiète Pierre Moscovici. «Il est évident que la Chine est de plus en plus présente en Afrique. Les entreprises françaises qui en ont les moyens doivent passer à l’offensive… Elles doivent être présentes sur le terrain. Elles doivent se battre», a déclaré le ministre français de l’Economie, début décembre.
La règle du 51/49
Car ces dernières années, nos PME, surtout, ont eu tendance à délaisser ce marché, sous le coup d’un durcissement des règles du jeu pour les investisseurs étrangers. En effet, depuis 2009, ils ne peuvent monter à plus de 49% du capital. Dans le cas de la nouvelle usine Renault, l’État algérien en détiendra 51%.
Malgré tout, les perspectives donnent l’eau à la bouche. L’Algérie dispose du PIB le plus élevé de l’Afrique du Nord et le quatrième du continent africain.Les richesses de son sous-sol en font le 4ème exportateur mondial de gaz. Et la hausse des prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux, depuis le début des années 2000, a donné aux autorités algériennes des moyens croissants pour la réalisation de leurs ambitions de développement économique et social. Ainsi la dizaine de projets de tramways pourrait bien faire les affaires d’Alstom. Et lui permettrait de retrouver la RATP qui sera en partie responsable de sa gestion.